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Au nom d’Allah le Très Miséricordieux, le Tout Miséricordieux 

 

 

 

 

Dieu. Les uns craignent de le perdre, les autres craignent de le trouver.  (Pensées) 

 

 

Le Pari de Pascal

 

 

C’est le nom donné à un passage des Pensées de Blaise Pascal[1] où il met à plat le gain que l'on peut avoir en croyant en Dieu.

« Vous avez deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude; et votre nature a deux choses à fuir : l'erreur et la misère. Votre raison n'est pas plus blessée, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant choix que Dieu est. Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu'il est, sans hésiter. »

 

Si vous pariez sur l'existence de Dieu :


- soit il existe et vous allez au paradis
- soit il n'existe pas et vous retournez au néant.

 

Si vous pariez sur l'inexistence de Dieu :


- soit il existe et vous allez en enfer ou retournez au néant
- soit il n'existe pas et vous retournez au néant.

Croire n'expose à aucune perte.

 

 

Nous retrouvons un principe similaire dans le Coran à travers le Verset suivant : [et lorsqu’ils dirent : Ô Allah ! Si ceci est vraiment la vérité venant de Toi, alors fais pleuvoir sur nous des pierres du ciel, ou envoie-nous un châtiment douloureux].[2]

 

Ibn Kathîr fait remarquer dans son exégèse au sujet des païens de l’ère préislamique : « Le Coran leur reproche cet excès d’ignorance, d’obstination, d’insolence, et d’incrédulité. Il aurait été plus intelligent de leur part de demander à Allah de les guider si c’était vraiment la vérité. Au lieu de cela, ils ont non seulement préférer le châtiment, mais ils ont insisté à ce qu’il leur vienne plus hâtivement. Un autre Verset dépeint cette réaction : [Ils te demandent par ironie que le châtiment leur soit précipité, mais s’il n’avait pas été fixé, il leur serait venu et les aurait frappés à l’improviste sans qu’ils ne s’en rendent compte],[3]

[Ils dirent : Seigneur ! Hâte-nous notre règlement, avant le Jour des Comptes],[4] [Quelqu’un demanda : le châtiment sera pour quand ? • Les infidèles ne pourront pourtant le repousser • à Allah appartient les voies d’ascension].[5]

 

Les ignorants des civilisations anciennes avaient le même comportement, à l’exemple des concitoyens de Shu’aïb qui lancèrent à ce dernier :[Si tu dis vrai, alors fais tomber sur nous un fragment du ciel].[6] »

 

Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison.  (Pensées, 253 [éd. Brunschvicg]) 

 

Par ailleurs, le Coran a souvent recours à des procédés cartésiens afin de mettre les incrédules devant le fait accompli : si vous reconnaissez l’existence de Dieu, alors vous devez vous soumettre à Son adoration.

 

En voici un exemple : (Qui donc a créé les cieux et la terre et vous a fait descendre une eau faisant pousser des vergers resplendissants ; vous ne pouviez certes faire pousser ses arbres. Y a-t-il un dieu avec Allah ? Ils sont plutôt un peuple perverti • Qui donc a rendu la terre stable, l’a fait sillonné de fleuves, lui a fixé des montagnes, et a fait une barrière entre les deux mers. Y a-t-il un dieu avec Allah ? Mais la plupart ne savent pas • Qui donc répond à l’appel de la personne en détresse et dissipe le malheur. Il a fait de vous des lieutenants sur terre. Y a-t-il un dieu avec Allah ? Mais vous ne vous rappelez que très peu • Qui donc vous guide dans les ténèbres des continents et des mers, qui vous envoie les vents porteurs d’espoir entre les mains de Sa miséricorde. Y a-t-il un dieu avec Allah ? Allah est bien au-dessus de leur association • Qui donc intervient au commencement de la création et la faire revenir ensuite ! Qui pourvoit à votre nourriture provenant des cieux et de la terre ! Y a-t-il un dieu avec Allah ? Dis : apporter vos preuves si vous êtes vraiment sincères).[7] 

 

D’autres passages du Coran nous apprennent que même les plus incrédules sont convaincus au fond d’eux de l’existence de Dieu. Blaise va-t-il dans ce sens en disant : Douter de Dieu, c'est y croire.  (Pensées) ?[8]

 

 

Par : Karim Zentici

 

 

 

 

[1] Blaise compte-t-il parmi les philosophes occidentaux qui reçurent l’influence du kalâm islamique ? C’est en tout cas vers ce sens que penche une lecture anglo-saxonne, qui a une longueur d’avance sur les français dans ce domaine. Voir : Karen Armstrong A History of God Ballantine Books New York,1993 pp.460.

 

[2]Les butins ; 32

 

[3]L’araignée ; 53

 

[4]Sâd ; 16

 

[5]Les voies d’ascension ; 1-3

 

[6]Les poètes ; 186

 

[7]Les fourmis ; 60-64

 

[8]Tout porte à croire que non, car il part du principe que certains hommes doutent de l’existence de Dieu. Il cherche donc éperdument, selon la méthode scolastique en vogue chez les adeptes du kalâm musulmans, à prouver par la raison l’existence d’un créateur. Or, cette méthode n’est pas conforme à la prophétie dont la mission est de soumettre les hommes à l’adoration du Seigneur incontestable.

QU’AVEZ-VOUS À PERDRE À CROIRE EN DIEU ?

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