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Que les Prières et les Salutations d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons ! 

 

Voir : Kun Salafiyan ‘ala el Jadda de Sheïkh ‘Abd e-Salâm e-Suhaïmî.

 

Les lois ou les statuts concernant les bases fondamentales ou les branches de la religion ne peuvent être effectifs sans fournir deux paramètres : remplir les conditions et voir exclure toute restriction[1]

 

L’auteur a dit : ce principe est extraordinaire, il concerne tous les domaines de la religion que ce soit au niveau des bases fondamentales ou au niveau des branches. Deux paramètres doivent indubitablement y être fournis ; pour qu’une loi soit effective, il faut remplir les conditions et voir exclure toute restriction. Si les conditions étaient remplies dans une question donnée sans que les restrictions soient exclues, la loi ou le statut en question n’est pas valable. Prenons l’exemple des Versets concernant la menace (Wa’îd) contre l’auteur de certains péchés. Il est certes concerné par cette menace exprimée par les Textes ; mais il est possible qu’une restriction quelconque empêche de lui voir appliquer le châtiment à l’exemple du repentir, de la prière des musulmans en sa faveur, des malheurs survenus dans sa vie,[2] ou tout autre facteur venant effacer les péchés.

 

La prière est un autre exemple : il est impératif de remplir la condition de la purification. La prière n’est pas valable si l’on décide de la faire sans s’être purifier au préalable, pour n’avoir pas rempli cette condition. En relation avec ce principe, nous avons les questions du Takfîr (taxer quelqu’un d’apostat), Tabdî’ (taxer quelqu’un d’innovateur), et Tafsîq (taxer quelqu’un de pervers). Ce domaine est à l’origine de bon nombre de conflits et d’épreuves comme il a fait perdre la tête à beaucoup de gens ; il a énormément remué les passions et il a engendré maintes opinions contradictoires.[3]

 

Il faut savoir pourtant que la position des traditionalistes, conformes au chemin des anciens dans des domaines aussi grave que le Takfîr, le Tabdî’, et le Tafsîq, c’est d’avoir recours au détail (Tafsîr).[4] Cela consiste à dire que les innovateurs ne sont pas tous au même niveau.

-               S’il est possible de taxer de façon définitive certains innovateurs d’apostats pour avoir proférer une parole ou avoir commis un acte d’apostasie dans la mesure où les conditions pour le faire soient remplies et où toute restriction en est exclue.

-               Cela n’est pas forcément vrai concernant l’innovateur qui ne rempli pas les conditions pour se voir condamner ainsi.[5]

 

Par ailleurs, la question de condamner les innovateurs d’apostats, et la question du Takfîr en règle générale, repose sur les deux principes suivants qui sont très importants :

1-                 l’énoncé explicite des Textes du Coran et de la Sunna que telle parole ou tel acte implique l’apostasie.

2-                 Que le statut en question (Takfîr) soit applicable à une personne en particulier de sorte que les conditions du Takfîr la concernant soient remplies et que toute restriction à le faire soit exclue.[6]

 

Ces deux principes sont valables également pour la question du Tabdî’ ou du Tafsîq. Autrement dit d’une part, vérifier selon l’énoncé explicite des Textes, que telle parole ou telle action innovée relève effectivement de l’innovation ou de la perversité. D’autre part, vérifier que le statut en question (Tabdî’) soit applicable à une personne en particulier de sorte que les conditions duTabdî’ soient remplies et que toute restriction à le faire soit exclue.[7] Certes Dieu Seul sait !

 

Que les Prières et les Salutations d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons !

 

Traduit par :

Karim ZENTICI

 


 

[1] Sharh el Qawâ’id e-Sa’diya (p. 89).

 

[2] Idem.

 

[3] Voir Mawqif Ahl e-Sunna wa el Jamâ’a min Ahl el Ahwâ wa el Bida’ (p. 237/1).

 

[4] Une certaine opinion refuse catégoriquement de condamner d’apostat les adeptes de l’Islam et elle ne reconnaît pas la question du Takfîr (les Murjites ndt.). Une autre tendance condamne au contraire sans condition tous les innovateurs d’apostasie ; elle prétend qu’ils n’ont plus aucun lien avec l’Islam. Cependant, les deux attitudes sont erronées et elles vont à l’encontre des Textes. Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a fait remarquer qu’il est erroné d’attribuer l’une de ces opinions à l’une des grandes références parmi les anciens. Il affirme que la bonne attitude s’avère dans le détail (discerner entre les cas). Sa position correspond exactement à celles des grandes références parmi les anciens. Voir : Majmû’ elFatâwâ (7/337-340).

 

[5] Voir Majmû’ el Fatâwâ (3/352-354, et 12/497-498), sharh el ‘Aqîda e-Tahâwiya (338-340) ; cette question est traité en détail dans l’analyse très intéressante que notre frère le cher D. Ibrahîm ibn ‘Âmir e-Rahaïlî a faite dans son précieux livre : Mawqif Ahl e-Sunna wa el Jamâ’a min Ahl el Ahwâ wa Bida’ de Sheïkh Ibrahim e-Ruhaïlî. (1/163-235).

 

[6] Idem.

 

[7] Idem.  Concernant la question du Tabdî’Sheïkh el Islam ibn Taïmiya souligne dans Majmû’ el Fatâwâ (414/35) : « La Bid’a par laquelle nous pouvons considérer que son auteur est un Mubtadi’ correspond à toute initiative connue chez les savants traditionalistes pour être contraire au Coran et à la Sunna à l’exemple de la Bid’a des Kharijites, des Râfidhites, des Qadarites, et des Murjites. »

En définitive, nous pouvons déterminer le critère pour juger une personne de Mubtadi’ en disant qu’il correspond à l’auteur de toute innovation répandue chez les savants traditionalistes pour être contraire au Coran et à la Sunna en dehors des questions subtiles dans lesquels certains gens ne peuvent discerner la vérité. L’auteur d’une telle innovation est un Mubtadi’ qu’il fasse partie des savants ou du commun des gens (‘Awâm). Quiconque exhibe une Bid’a, nous disons que c’est un Mubtadi’. Cela, en ce qui concerne le jugement sur terre. Quant au jugement dans l’Au-delà, nous pouvons dire que le Mubtadi’ auprès d’Allah c’est celui qui l’est vraiment au fond de lui de sorte qu’il soit conscient de commettre une innovation. Si tel n’est pas le cas, il sera excusé auprès d’Allah. Dans ce point précis, il n’y aucune différence entre le savant et le ‘Ammî comme il n’y a aucun différence entre la Bid’a notoire (répandue) et celle qui ne l’est pas. Comme nous ne connaissons pas les cœurs, nous avons établi ce critère pour le jugement terrestre. Quant au jugement dans l’Au-delà, Allah rétribue les personnes pour ce qu’ils cachent dans leur cœur. Ainsi, nous ne pouvons juger les gens sur terre qu’en fonction des apparences. Nous nous faisons une bonne opinion de quiconque nous offre une bonne apparence mais s’il nous montre autre chose, nous aurons alors une mauvaise opinion de lui sans connaître pour autant le fond des coeurs. Nous ne sommes pas responsables de ce que la personne cache au fond d’elle-même. L’amour et la haine en Allah (el Walâ wa el Barâ) doivent être fondés uniquement sur les apparences. Nous ne sommes pas mieux que le Prophète et n’avons pas plus d’entrain que lui à voir guider les autres sur le bon chemin. Il ne nous est pas demandé d’ouvrir les cœurs et de sonder les intentions cachées. [Voir : Mawqif Ahl e-Sunna wa el Jamâ’a (1/123-125)] (N. du T.)

LA QUESTION DU TAKFÎR

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