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L’IMMOLATION AU COURS DU HADJ

 

 

 

 

Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,

et tous ses Compagnons !

 

 

 

Voir : Durûs ‘Aqadiya Mustafâda min el Hadj de Sheïkh ‘Abd e-Razzâq el ‘Abbâd (77-83). 

 

 

 

 

Le Jour du Sacrifice, qui a lieu le 10 de Dhû el Hidja est un jour extraordinaire. Il est correspond au Aïd el Adhha.[1] Il fut appelé le Jour de l’immolation (Nahr) car ce jour-là, les musulmans, tant les pèlerins à la Mecque que leurs coreligionnaires partout dans le monde, tuent une bête par dévotion envers Allah.[2] Allah (عز وجل) révèle : (Nous avons établi à chaque communauté un rite afin qu’ils évoquent le Nom d’Allah sur une bête qu’Allah leur a fait don. Votre Dieu est un seul Dieu, soumettez-vous donc à Lui, et annonce la bonne nouvelle aux humbles (ou aux dévoués) • Ceux dont le cœur frémit au seul rappel d’Allah, qui patientent dans l’adversité, qui  observent la Prière et qui donnent de ce que Nous leur avons fait don • La chamelle grasse, Nous vous l’avons compté parmi les rites d’Allah ; vous y avez un bien. Invoquer Allah au moment de l’immoler, lorsqu’elle se tient debout l’un des pieds attachés. Après s’être affalée sur le sol, vous pouvez en manger et en offrir aux pauvres qu’ils en réclament ou non.  Ainsi, Nous vous l’avons soumise, ainsi serez-vous reconnaissants • Allah n’a que faire de sa chair et de son sang, mais Il vous demande uniquement d’être pieux. Ainsi, Il vous l’a soumise afin que vous exaltiez Allah pour vous avoir guidé ; et annonce aux bienfaiteurs).[3]

 

 

 

Le but, ce n’est pas uniquement d’immoler une bête, mais il incombe d’invoquer le nom d’Allah au moment de le faire afin de se rappeler qu’Il est votre Créateur et le Pourvoyeur de vos besoins. Le Très-Haut n’a que faire de sa viande ou de son sang car Il est riche et Il peut se passer de toute chose : (mais Il vous demande uniquement d’être pieux), c’est-à-dire qu’Il demande d’être sincère au moment d’accomplir cette dévotion à travers laquelle on aspire à la récompense divine, d’avoir de bonnes intentions, et de rechercher à travers elle uniquement Son Visage. Allah n’accepte que les œuvres qui Lui sont vouées exclusivement comme Il le révèle (عز وجل) dans le Verset suivant : (Dis : ma prière, mon offrande, ma vie et ma mort reviennent à Allah le Seigneur de l’Univers • qui n’a point d’associé ; Voilà ce qu’on m’a commandé et j’en suis le premier soumis).[4]

 

 

 

Ibn Kathîr –qu’Allah lui fasse miséricorde – a fait le commentaire suivant en exégèse à ce Verset : « Allah ordonne à Son Messager d’informer les païens qui adorent d’autres divinité que Lui, et qui immolent des offrandes en invoquant un autre nom que le Sien, qu’il est différent d’eux en consacrant sa prière à Lui et son offrande en Son Nom sans Lui vouer aucun associé. Un autre Verset du même genre nous apprend : (Prie Ton Seigneur et immole). Autrement dit, voue-Lui une prière et une immolation sincère et exclusive à Lui. Les polythéistes en effet adoraient les idoles en l’honneur desquelles, ils égorgeaient leurs bêtes. Le Très-Haut a donc enjoint à son Prophète (صلى الله عليه وسلم) de se distinguer d’eux et de ne pas faire comme eux en s’orientant vers Lui avec une intention sincère et résolu. Pour ce qui est de l’offrande dans le Verset : (Dis : ma prière, mon offrande), Mujâhid affirme qu’elle concerne les rites du Hadj et de la ‘Umra. e-Thawrî rapporte selon e-Suddî, selon Sa’îd ibn Jubaïr, que « mon offrande » signifie « mon immolation ». le même commentaire fut rapporté de la part de e-Suddî lui-même et de e-Dhahhâq. »[5] Fin de citation.

 

 

 

L’immolation est ainsi un rituel extraordinaire par lequel les musulmans se rapprochent de leur Seigneur (عز وجل) à l’occasion du Hadî, de l’Udhhiya, d’un vœu, etc. Il est donc strictement interdit de la consacrer à un autre que Lui au même titre que n’importe quelle adoration.
Il est certifié dans e-Sahîh, selon Amîr el Mu-minîn ‘Ali ibn Abî Talib (رضي الله عنه), que ce dernier a dit : « Le Messager d’Allah (صلى الله عليه وسلم) m’a rapporté quatre paroles : Allah maudit celui qui égorge pour un autre que Lui, Allah maudit celui qui maudit ses parents, Allah maudit celui qui héberge l’auteur d’un délit (qu’il soit pénal ou religieux ndt.), Allah maudit celui qui change les contours d’un terrain. »[6] Recevoir la malédiction divine consiste à être exclu et éloigné de la Miséricorde du Seigneur. Au demeurant, l’acte le plus périlleux et le plus condamnable des quatre est l’immolation dédiée à un autre qu’au vrai Dieu. C’est pourquoi, le Messager (صلى الله عليه وسلم) l’a énumérée en premier, ce qui confirme le péril extrême auquel s’expose l’auteur d’un tel acte. L’immolation faite à quelqu’un d’autre qu’au Seigneur est une forme d’Association contrairement aux autres actions qui figurent dans le même Hadith, et qui étant des péchés majeurs, n’atteignent pas cependant le degré d’Association. Toute immolation consacrée à qui que ce soit en dehors d’Allah est une forme d’Association même si la victime devait être des plus insignifiantes à l’exemple d’une mouche ou autre. Que dire alors de ceux qui consacrent, la bête la plus sacrée à leurs yeux et la meilleure du bétail.

 

 

 

D’après l’Imam Ahmed dans son recueil e-Zuhd, Abû Na’îm dans el Huliya, et d’autres, selon Salmân el Fârisî (رضي الله عنه), avec une chaîne narrative qui s’arrête à lui, ce dernier a dit :

« Un homme est entré au Paradis à cause d’une mouche et un autre homme est entré en Enfer à cause d’une mouche.

-Comment cela ? Lui a-t-on demandé.

-Deux hommes des générations avant vous sont passés sur le territoire d’un clan que les membres laissaient franchir à condition de vouer une offrande à leur idole : « Fais une offrande ont-ils lancé à l’un d’eux.

-Je n’ai rien à proposé.

-Fais-le, ne serait-ce qu’avec une mouche. »

Il sacrifia alors une mouche et il pu passer mais il a fini en Enfer : «  Fais une offrande ont-ils lancé eu deuxième.

-Je ne ferais d’offrande à personne en dehors d’Allah Tout-Puissant. »

Dès lors, ils lui frappèrent le cou avec une épée mais il se retrouva au Paradis. »[7]

 

 

 

Cette histoire démontre la gravité que constitue l’Association et le péril terrible qu’elle fait encourir à celui qui en pratique la moindre partie. Le premier homme s’est retrouvé en Enfer pour avoir sacrifié une mouche, un vil insecte, en ayant commis ainsi un acte d’Association dans l’adoration. Si une mouche fait mériter une telle sentence, que dire alors quand il s’agit d’immoler un chameau que l’on a bien engraissé, ou d’adorer en dehors d’Allah, une vulgaire tombe, un mausolée, une pierre, un arbre, etc.

 

 

 

L’Imam e-Shawkânî a souligné à ce sujet dans son livre Sharh e-Sudûr : « Parmi les inconvénients extrêmes qui propulsent son auteur derrière les murs de l’Islam pour le laisser tomber sur la tête de l’endroit le plus haut, c’est que bon nombre d’entre eux choisissent le meilleur animal de leur bétail et le plus précieux de leur troupeau pour l’immoler auprès de cette fameuse tombe par dévotion envers son occupant, dans l’espoir qu’il réalise ses attentes décelées au fond au lui. Il offre ainsi un sacrifice qu’il ne consacre pas à Allah mais qu’il dévoue à une idole ; il n’y a pas de différence entre dédier un sacrifice sur un autel en pierre qu’ils appellent une idole ou le trou d’un défunt qu’ils appellent une tombe. Si les noms changent, cela ne change rien à la réalité des choses et cela n’a aucune influence en matière de licite et d’illicite. Appeler les boissons enivrantes par d’autres noms ne change en rien à leur statut ; les consommer sous leur noms ou non, cela revient strictement à la même chose. Nul doute cependant que l’immolation est une forme d’adoration qu’Allah a légiféré à Ses serviteurs de Lui consacrer.

Que ce soit une offrande, un rachat, ou un sacrifice, l’auteur d’une telle dévotion et d’une telle immolation devant un tombeau, et qui n’a pas d’autre intention que d’encenser son occupant en vue d’obtenir un bien de sa part et d’éloigner un mal, nul doute que c’est une forme d’adoration. Il suffit de l’entendre pour se faire mal aux oreilles mais il n’y a de « Force » et de Puissance qu’en Allah ! Nous sommes à Allah et c’est vers Lui que nous retournons !  Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) est l’auteur des paroles suivantes : « Il n’y a pas de saigner en l’Islam » ‘Abd e-Razzâq e-San’ânî commente à ce sujet : « Les païens faisaient saigner une vache ou une chèvre devant les tombes. Le Hadith est rapporté par Abû Dâwûd avec une chaîne narrative authentique, selon Anas ibn Mâlik (رضي الله عنه). »[8] Fin de citation.

 

 

 

e-Shawkânî nous témoigne ici –qu’Allah lui fasse miséricorde – d’un grand conseil et d’une bonne mise en garde contre cette terrible pratique. Nous ne pouvons qu’implorer Allah de nous préserver tous de commettre quoi que ce soit de ce genre ! Qu’Il fasse que nos œuvres soient sincères à Son Noble Visage et en conformité à la Sunna de Son Prophète Mohammed (صلى الله عليه وسلم) ! Il est certes Prodigue et Généreux !

 

 

 

Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,

et tous ses Compagnons !

 

 

 

Traduit pour Islam.house par :

Karim ZENTICI  

       


 

[1] Plus communément connu en France sous le nom de la fête du mouton.

 

[2] Le sacrifice s’appelle Hadî (qui signifie offrande) pour les pèlerins et Udhhya (qui signifie sacrifice) pour les non pèlerins.

 

[3] Le pèlerinage ; 34-37

 

[4] Le bétail ; 162, 163

 

[5] Voir : Tafsîr ibn Kathîr (3/377).

 

[6] Rapporté par Muslim (1978).

 

[7] E-Zuhd(p. 32, 33), el Huliya (1/203).

 

[8] Sharh e-Sudûr de Shawkânî (compilé avec el Jâmi’ el Farîd p. 529, 530).

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