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Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons !

 

Les croyants sont des frères

 

Le Seigneur révèle : (Les croyants sont des frères alors conciliez entre vos frères et craignez Dieu, ainsi bénéficierez-vous de Sa Miséricorde • Ô croyants ! Un clan d’hommes ne doit pas se moquer d’autres hommes car ils peuvent être meilleurs qu’eux, et un clan de femmes ne doit pas se moquer d’autres femmes car elles peuvent être meilleures qu’elles. Ne vous dénigrer pas et ne vous appelez pas par des sobriquets les uns les autres ; il est si vilain d’avoir un nom pervers après avoir embrasé la foi. Celui qui ne se repent pas fait vraiment partie des injustes. Ô croyants ! Évitez bon nombre de suspicions car certaines suspicions sont des péchés ; ne vous épiez pas et ne médisez pas les uns sur les autres ; plairait-il à l’un d’entre vous de manger la chair du cadavre de son frère ; cela vous serait plutôt répugnant alors craignez Dieu et sachez qu’Allah est Absoluteur et Tout Miséricordieux).[1]

 

Ibn Kathîr a expliqué en exégèse à ce Verset : (Les croyants sont des frères)c’est-à-dire qu’ils sont tous frères en religion comme le Messager d’Allah (r) l’a déclaré : « Le musulman est le frère du musulman ; il n’est ni injuste envers lui ni il ne le trahit. »[2] D’après le recueil e-Sahîh, il (r) a dit également : «Les croyants dans leur affection, leur miséricorde, et leur compassion réciproques, sont comme un seul corps ; si un membre se plaint, c’est tout le corps qui souffre de fièvre et d’insomnie. » Il (r) a ensuite entrecroisé les doigts pour l’exprimer.

 

Selon ibn ‘Omar (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Le musulman est le frère du musulman ; il n’est ni injuste envers lui ni il ne le trahit. Allah vient en aide à quiconque vient en aide à son frère, et Allah soulagera d’un ennui le Jour de la Résurrection à quiconque soulage un musulman d’un ennui sur terre. Allah dissimulera les fautes le Jour de la Résurrection à quiconque dissimule les fautes d’un musulman sur terre. »[3] Le musulman n’est pas injuste envers son frère dans le sens où il ne le lèse pas dans ses biens ou dans ses droits, et où il ne porte pas atteinte à sa personne. Il ne le trahit pas en le livrant à son ennemi ou à son rival afin qu’il attente à sa personne en sa présence ou en son absence, et en ne lui portant pas secours.

 

Le Hadith signifie donc que les musulmans sont des frères et des associés solidaires les uns les autres et ils se complètent les uns les autres afin de consolider et d’achever l’édifice. « Les croyants sont comme un édifice les uns envers les autres ; Ils se consolident les uns les autres. »[4] Se rendre utile aux musulmans est un acte de dévotion au Seigneur ; à partir de là il est interdit d’être injuste envers son frère et de l’abandonner entre les mains des injustes et de leurs acolytes. L’esprit fraternel commande ainsi de venir en aide aussi bien à l’injuste qu’à la personne victime d’une injustice. Selon Anas, le Messager d’Allah (r) a dit : « Viens en aide à ton frère qu’il soit injuste ou victime d’une injustice. 

-                    Cher Messager d’Allah ! s’exclama l’un des présents, je peux bien venir en aide à une victime mais comment venir en aide à un injuste ?

-                   L’empêcher –ou lui interdire – de mal agir a-t-il expliqué, c’est lui venir en aide. »[5]

 

Selon e-Nu’mân ibn Bashîr (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Les croyants dans leur affection, leur miséricorde, et leur compassion réciproques, sont comme un seul corps ; si un membre se plaint, c’est tout le corps qui souffre de fièvre et d’insomnie. »[6] La miséricorde réciproque signifie que les croyants sont miséricordieux les uns envers les autres en étant solidaires dans le bien et la piété comme le recommande le Verset : (Entraidez-vous à la piété et à faire le bien et ne vous entraidez pas au péché et à faire le mal). Ibn el Qaïyam a expliqué : « Cela signifie que la vie en communauté et les rencontres doivent être basées sur l’entraide à la piété et à faire le bien. Chacun doit aider son prochain à y contribuer au niveau du savoir et des actes. »

 

(alors conciliez entre vos  frères) : Autrement dit entre les deux parties qui s’entretuent. E-Shawkânî a donné l’explication suivante : « Cela concerne tout musulman qui se dispute et qui s’entretue avec son frère. Si le verset concerne deux personnes opposées, cela exprime qu’il incombe d’autant plus de concilier entre les parties adversaires dont le nombre est supérieur à deux. »[7] (et craignez Dieu) :C’est-à-dire dans toutes vos affaires. (ainsi bénéficierez-vous de Sa Miséricorde) : Allah (I) confirme que Sa Miséricorde embrasse tous ceux qui Le craignent.

 

(Ô croyants ! Un clan d’hommes ne doit pas se moquer d’autres hommes car ils peuvent être meilleurs qu’eux, et un clan de femmes ne doit pas se moquer d’autres femmes car elles peuvent être meilleures qu’elles) : Allah (I) interdit de se moquer des autres, autrement dit de les mépriser et de les tourner en dérision comme le Messager (r) l’affirme de source certifiée : « L’orgueil correspond à  contester la vérité et à mépriser les hommes. »[8] Il est donc interdit de dédaigner et de faire preuve de dédain envers quiconque ; il est possible que la personne que l’on méprise soit plus honorable auprès d’Allah (I). Par ailleurs, le Seigneur interdit de s’injurier les uns les autres et de se donner des mauvais surnoms qui ne sont pas agréables à entendre pour la personne concernée. (il est vilain d’avoir un nom pervers après avoir embrasé la foi) :c’est pourquoi, Allah a qualifié le fautif de pervers. Selon Abû Huraïra (t), le Prophète (r) a dit : « Il suffit pour être mauvais, de mépriser son frère musulman. »[9] Au sujet de ce Verset, el Baghawî  a commenté : « Ne faites pas de la médisance les uns sur les autres et ne vous injuriez pas les uns les autres. »[10] (Ne vous dénigrer pas les uns les autres) : ne vous injurier pas les uns les autres. Selon ‘Abd Allah, le Prophète (r) a dit : « Le croyant n’est pas injurieux, pervers, grossier, et il n’est pas porté à maudire. »[11] Selon Mujâhid, ibn ‘Abbâs a dit : « Si tu veux parler des défauts de ton prochain, parles d’abord des tiens. »[12]

 

(ne vous donnez pas des sobriquets les uns les autres) :cela consiste à donner un surnom à quelqu’un ou selon ‘Ikrima à appeler son frère : « Hé pervers ! Hé hypocrite ! Hé mécréant ! » D’après el Hasan, pour interpeller un Juif ou un chrétien converti à l’Islam les gens s’écriaient : « Hé Juif ! Hé chrétien ! » La révélation est alors venue bannir cette pratique. Pour ‘Ata, un sobriquet correspond à toute désignation qui consiste à exclure ton frère de la religion, comme par exemple : « Hé chien ! Hé âne ! Hé porc ! »

Or, Allah a interdit toute forme de préjudice à travers le Verset : (Ceux qui font du tord  aux croyants et aux croyantes alors qu’ils n’ont rien fait, sont les auteurs d’une calomnie et d’une faute évidente).[13] Allah (I) nous informe que d’imputer aux croyantes et aux croyantes ce dont ils sont innocents dans le but de les dénigrer et de les mépriser, c’est commettre une énorme calomnie et un péché terrible par-là même.

 

Selon ibn Mas’ûd (t), le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Injurier le musulman c’est de la perversion tandis que le tuer c’est de la mécréance. »[14]La perversion correspond à transgresser l’autorité d’Allah et du Messager. Au regard de la religion, c’est pire que la simple désobéissance. Injurier c’est insulter quelqu'un et dire du mal de lui. Selon Hakîm ibn Sa’d, j’ai entendu dire ‘Alî : « Ne soyez pas prompts à répandre les nouvelles et à ne soyez pas indiscrets car vous allez bientôt rencontrer des malheurs et des troubles terribles. »[15] Il fait allusion au fait de répandre la débauche et de ne pas s’empêcher de trahir et de divulguer les secrets les plus intimes, en se mêlant de la vie privée des autres.[16]

Selon ‘Iyâdh ibn Himâr, le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Allah m’a révélé : soyez humbles de façon à ce que personne ne s’acharne sur son frère ou ne se montre supérieur à lui.

-                   Cher Messager d’Allah ! Ai-je demandé, vois-tu si quelqu’un m’insulte ou cherche à m’abaisser devant tout le monde, m’est-il permis de lui répondre ?

-                   Les personnes qui se rendent les insultes sont des démons qui se font des assauts réciproques et qui se lancent des mensonges. »[17]

 

Les assauts réciproques correspondent à des offenses verbales au cours desquelles chacun accuse son adversaire à tord.[18] (Celui qui ne se repent pas fait vraiment partie des injustes) : pour avoir transgressé les interdits d’Allah et avoir refuser de se repentir.

 

(Ô croyants ! Évitez bon nombre de suspicions car certaines suspicions sont des péchés) : à travers ce Verset, Allah (I) enjoint à Ses serviteurs croyants d’éviter bon nombre de suspicions qui correspondent aux accusations non fondées et à suspecter sans raison sa famille (son épouse), ses proches, et les gens en général. Le fait est que certaines de ses suspicions sont des péchés purs. ‘Omar (r) ibn el Khattâb aurait dit : « Tu dois te faire une bonne opinion de la parole de ton frère croyant dans la mesure où il est possible de l’interpréter en bien. » selon ‘Abd Allah (t) son fils : « J’ai entendu dire le Prophète (r) alors qu’il tournait autour de la Ka’ba : tu es si pure ! Ton parfum est si pur ! Tu es si illustre ! Et tellement sacré ! Mais par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Le croyant est encore plus sacré auprès d’Allah (I) que toi au niveau de ses biens et de son sang ; il faut se faire uniquement une bonne opinion de lui. »[19]

 

Selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Méfiez-vous de la suspicion car la suspicion est le pire des mensonges. Ne vous abusez pas (dans vos transactions), ne vous enviez pas, ne vous haïssez pas, ne vous rivalisez pas les uns les autres, et ne complotez pas les uns contre les autres. Soyez plutôt des frères ô serviteurs d’Allah ! »[20]

 

Sufiân e-Thawrî a dit : « Il y a deux sortes de suspicions ; l’une d’entre elles qui consiste à faire état de ses impressions est un péché ; l’autre qui consiste à ne pas en faire état n’est pas un péché. » (car certaines suspicions sont des péchés) : E-Shawkânî a commenté à ce sujet : « C’est la raison pour laquelle il fut enjoint précédemment d’éviter bon nombre de suspicions car certaines d’entre elles consistent tout simplement à se faire une mauvaise opinion des gens biens. »[21]

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

 

 

 

 


 

[1] Les appartements ; 10-11

 

[2] Hadith authentique.

 

[3] Rapporté par el Bukhârî (2442) et Muslim.

 

[4] Rapporté par Muslim (6528), selon Abû Musa.

 

[5] Rapporté par el Boukhârî (5/98).

 

[6] Rapporté par el Bukhârî (6011) et Muslim (6529).

 

[7] Fath el Qadîr.

 

[8] Rapporté par Muslim (91), selon ibn Mas’ûd.

 

[9] Rapporté par Muslim (2564).

 

[10] TAfsîr el Bawawî.

 

[11] Hadith authentique ; voir : Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha de l’Albânî (320).

 

[12] Ce Hadith cité par ibn Kathîr dans son exégèse a été jugé faible par Sheïkhel Albânî ; voir : el Adab el Mufrad (328).

 

[13] Les coalisés ; 58

 

[14] Rapporté par el Bukhârî (48) et Muslim (218).

 

[15] La chaine narrative de cette annale est authentique ; voir : el Adab el Mufrad de Sheïkh el Albânî (p. 117).

 

[16] Voir : el Adab el Mufrad (p. 117).

 

[17] Hadith authentique ; voir : Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha (570).

 

[18] Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha (570).

 

[19] Rapporté par ibn Mâja ; Sheïkh el Albânî considère qu’il est authentique en regard des autres Hadith qui viennent le consolider ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2/630).

 

[20] Hadith authentique ; voir : Sahîh el Jâmi’ (2679).

 

[21] Voir : Fath el Qadîr.

PEUT-ON MANGER LA CHAIR DE SON FRÈRE ! (1/7)

C’est un méchant métier que celui de médire,

À l’auteur qui l’embrasse il est toujours fatal,

Le mal qu’on dit d’autrui ne produit que du mal.

(Boileau).[1]

 

 

La suspicion

 

Après avoir interdit de s’élargir dans les suspicions, le Seigneur a logiquement interdit d’espionner autrui en disant : (ne vous épiez pas et ne médisez pas les uns sur les autres ; plairait-il à l’un d’entre vous de manger la chair du cadavre de son frère ; cela vous serait plutôt répugnant alors craignez Dieu et sachez qu’Allah est Absoluteur et Tout Miséricordieux) : Selon e-Shawkânî épier quelqu’un c’est chercher à découvrir les défauts qu’il cache et à avoir accès à la vie privée des musulmans en général. Allah (I) a formellement interdit ce comportement. La majorité des grands lecteurs lisent Tajassasû avec un Jim (chercher à connaître les secrets des autres), tandis qu’el Hasan, Abû Rajâ, et ibn Sirîn lisent Tahassasû avec un Ha (chercher à connaître les nouvelles). Pour el Baghawî, épier les gens consiste à chercher à connaître leurs défauts. Allah (I) interdit d’enquêter sur la vie privée des gens et de s’ingérer dans leur intimité, afin de ne pas dévoiler au grand jour ce qu’Allah a dissimulé.[2]

 

Selon ibn ‘Omar (t), le Prophète (r) a déclaré : « Vous qui croyez du bout des lèvres mais dont la foi n’a pas imprégné le cœur ! Ne faites pas de la médisance sur le dos des musulmans et ne vous ingérer pas dans leur vie privée. Allah s’ingère dans la vie privée de quiconque s’ingère dans la vie privée des musulmans au point de trahir les actions qu’il tient cacher au cœur de son foyer. »[3] Or, il est certifié d’après le recueil e-Sahîh, qu’il (r) a dit également : « Ne vous épiez pas, ne cherchez pas à connaître les rumeurs, ne vous haïssez pas, et ne complotez pas les uns contre les autres. Soyez plutôt des frères ô serviteurs d’Allah ! » El Awzâ’î nous apprend que le Tajassus consiste à chercher à connaître une chose tandis que le Tahassusconsiste à écouter les personnes à leur insu ou à écouter aux portes.[4] 

 

Selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Méfiez-vous de la suspicion car la suspicion est le pire des mensonges. Ne vous épiez pas, ne suivez pas les rumeurs, ne vous rivalisez pas, ne vous enviez pas, ne vous haïssez pasles uns les autres, et ne complotez pas les uns contre les autres. Soyez plutôt des frères ô serviteurs d’Allah ! Comme Il vous l’a imposé. Le musulman est le frère du musulman ; il n’est pas injuste envers lui, il ne le trahit pas, et il ne le méprise pas. La piété est ici, la piété est ici en désignant sa poitrine. Il suffit pour faire du mal de mépriser son frère musulman. Le musulman dans son intégralité est sacré pour son frère ; au niveau de son sang, de ses biens, et de son honneur. Allah ne regarde pas vos apparences et vos formes mais Il regarde plutôt vos cœurs et vos actes » [5] Selon Mu’âwiya (t), j’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « Si tu cherches après la vie privée des musulmans tu vas les corrompre ou bien a-t-il dit tu risques de les corrompre. »[6] Toujours selon Mu’âwiya, j’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « Si tu cherches à suspecter les gens tu vas les corrompre. » Ainsi, je ne cherche pas à les suspecter pour ne pas les corrompre.[7] Selon ‘Âicha, le Prophète (r) a déclaré : « Ne tenez pas rigueur des erreurs venant des personnes respectables. »[8] Autrement dit, si vous les suspectez d’avoir commis une chose et si vous affichez en public un mauvais sentiment à leur égard, elles risquent de commettre réellement ce dont elles furent suspectées et de se corrompre ainsi. Dans ce registre, d’après Muslim, le Prophète (r) a interdit de rentrer chez soi au cœur de la nuit pour épier sa femme ou la trouver dans une mauvaise posture. [9] Les personnes respectables sont valorisées par l’estime et la considération générale et elles ne sont pas connues pour faire du mal. 

 

Ainsi, le Seigneur (I) interdit de s’ingérer dans l’intimité des musulmans et de rechercher leurs défauts. Une telle attitude en effet porte atteinte à la vie privée des gens désireux de cacher leurs points faibles. Par ailleurs, Il interdit de se rivaliser et de s’abuser les uns les autres dans les transactions commerciales, tout comme il interdit la suspicion qui est une forme de mensonge, elle en est même la pire. Il a interdit notamment d’épier les gens et de s’enquérir des rumeurs. Si l’on se fait une mauvaise opinion de son frère, il n’est pas décent de demander après ses nouvelles. En fait, Allah bannit l’injustice dans toutes ses formes. Il a en outre prohibé la jalousie, la haine, et le mépris à l’encontre des musulmans. Il a sévèrement mis en garde de porter atteinte à l’honneur, aux biens, et au sang de son prochain.

 

La jalousie

 

Selon Abû Huraîra : « Le croyant est le miroir de son frère ; s’il voit un défaut en lui il le lui corrige. »[10]Ibn Battâl relate que la haine et la jalousie sont à l’origine des suspicions car on a tendance selon ibn e-Tîn a interprété en mal tous les agissements de la personne que l’on déteste ou que l’on envie. L’auteur de Fath el Bârî nous apprend que la personne jalouse désire ardemment voir s’évaporer un bienfait dont peut jouir autrui. La jalousie a donc un sens plus général que le fait de veiller personnellement à faire disparaître ce bienfait en question ; une telle attitude relève plutôt de la persécution ou du harcèlement. Dans le cas où la personne jalouse n’affiche pas son animosité ou ne cherche pas à envenimer les relations, en sachant que la religion condamne le sentiment de haine éprouvé envers son frère, il faut ici en chercher la raison : soit elle en fut incapable de sorte que si elle en avait eu les moyens elle ne se serait pas gênée pour le faire, auquel cas celle-ci est condamnable ; soit elle fut motivé par la crainte d’Allah, auquel cas elle est susceptible de recevoir Son pardon. Si elle ne peut refouler ses mauvaises pensées, elle a tout au moins le mérite de ne pas les concrétiser.

 

D’après ‘Abd e-Razzâq, selon Ma’mar, selon Isma’îl ibn Umaïya, avec un Hadith remontant au Prophète (r) : « Personne n’est épargné par trois choses : le mauvais augure, la suspicion, et la jalousie.

-                   Que faut-il faire alors cher Messager d’Allah ?

-                   Si tu pressens un mauvais augure ne revient pas sur tes pas, si tu as quelques suspicions ne cherche pas à le vérifier, et si tu éprouves de la jalousie tu ne dois harceler personne. »[11]

 

Harceler signifie persécuter ou opprimer quelqu’un à travers le vol, le mensonge, la calomnie, et en lui cherchant préjudice en premier. Selon Hasan el Basrî aucun être humain n’est épargné par la jalousie ; s’il ne fait pas suivre ce sentiment par le harcèlement et l’injustice c’est sans conséquence. Elle consiste à souhaiter la disparition d’un bienfait dont jouit une personne que ce soit dans le domaine spirituel ou matériel.[12] Selon Abû Huraïra (t), le Prophète (r) a dit : « Méfiez-vous de la jalousie car elle dévore les bonnes actions comme le feu dévore le bois ou a-t-il dit l’herbe tendre. »[13]

 

Il n’est donc pas permis aux musulmans de se détester entre eux pour des raisons personnelles bien qu’il incombe de détester en Dieu. Allah a établi un lien de fraternité entre les membres de Sa religion ; être des frères implique de s’aimer les uns les autres et de ne pas se haïr. C’est pourquoi, Il a interdit les moyens à l’origine des dissensions comme la calomnie, la médisance, la jalousie, et comme souhaiter le mal à autrui. La jalousie est inhérente à l’être humain ; autrement dit l’homme n’aime pas se sentir inférieur à un autre membre de son espèce au niveau des différents mérites : il existe ainsi trois catégories d’individus.

-                   Certains ambitionnent de faire disparaître les bienfaits dont jouit la personne que l’on envie, en la harcelant par la parole ou les actes.

-                   D’autres veulent simplement se procurer ce bienfait en question.

-                   D’autres enfin aspirent à voir disparaître ce bienfait sans pour autant ressentir le besoin de se le procurer.

 

La dernière catégorie est la pire des trois ; elle est la forme de jalousie par excellence que la religion condamne. C’est exactement cette forme de jalousie qu’Iblis a ressenti envers Adam après avoir constaté sa supériorité par rapport aux anges. Allah en effet l’a créé de Ses propres Mains, Il a ordonné aux anges de se prosterner devant lui, Il lui a fait connaître l’appellation de toute chose, et Il l’a installé auprès de Lui. Dès lors, Satan a mis tous les moyens en œuvre pour faire sortir avec succès, le père des hommes du Paradis.[14]

 

Le prophète (r) a dit dans un Hadith considéré bon : « La jalousie et la haine étaient les fléaux des civilisations passées. La haine rase tout sur son passage ; je ne parle pas des cheveux mais je parle de la religion. Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Vous ne serez pas véritablement des croyants si vous ne vous aimez pas. Voulez-vous que je vous informe de quelle façon y parvenir ? Vous n’avez qu’à répandre le salut entre vous. »[15]

 

Il incombe donc au musulman d’aimer et de se faire aimer par ses frères par tous les moyens légitimes. Il doit éviter tout comportement susceptible de nuire à son prochain. Par rapport à ce principe, la religion interdit de couper les liens entre les membres de la communauté.[16] Ainsi, de nombreux textes expriment qu’il est inadmissible de tourner le dos à son frère. Selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Les portes du Paradis s’ouvrent le lundi et le jeudi. À cette occasion, il est pardonné à quiconque n’associe personne à Allah dans le culte, sauf à deux personnes qui ont une rancune l’une envers l’autre, et contre lesquels il est dit : Attendez que ces deux-là se réconcilient ! Attendez que ces deux-là se réconcilient ! »[17]Attendez a le sens dans ce Hadith de retardez. La rancune est ainsi très sévèrement condamnée étant donné qu’elle est ici liée à l’association que seul le repentir peut effacer.

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

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[1] La Bruyère a dit également : « Je définis ainsi la médisance : une pente secrète de l’âme à penser mal de tous les hommes, laquelle se manifeste par les paroles. »

 

[2] Voir : Fath el Qadîr.

 

[3] Voir : Sahîh Sunan Abî Dâwûd (4880) et Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2/589).

 

[4] Voir : Tafsîr ibn Kathîr.

 

[5] Voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2885).

 

[6] Hadith authentique ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2342).

 

[7] Hadith authentique ; voir : el Adab el Mufrad.

 

[8] Voir : Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha (638).

 

[9] Voir : el Adab el Mufrad (93).

 

[10] Hadith dont la chaîne narrative est considérée bonne, voir : el Adab el Mufrad (93).

 

[11] Voir : Fath el Bârî d’ibn Hajar el ‘Asqalânî (10/482).

 

[12] Voir : Fath el Bârî (10/482).

 

[13] Rapporté par Abû Dâwûd. Sheïkh el Albânî l’a considéré faible dans Dha’îf el Jâmi’ (2197).

 

[14] Voir : Jâmi’ el ‘Ulûm wa el Hikam d’ibn Rajab (p. 327).

 

[15] Sheïkh el Albânî l’a considéré bon en regard des autres Hadiths venant le consolider ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2695).

 

[16] Il existe cependant des cas où la Loi prévoit de prendre certaines mesures préventives ou dissuasives en coupant les liens avec certains individus. L’exclusion (ou le Hajr) est toutefois soumise à certains critères qu’il faut considérer le cas échéant. Voir : Mawqif al e-Sunna wa el Jamâ’a min Ahl el Bida’ de Sheïkh Ibrahim e-Ruhaïli.

 

[17] Rapporté par Muslim (2565) ; voir : el Adab el Mufrad (411).

 

PEUT-ON MANGER LA CHAIR DE SON FRÈRE ! (2/7)

Le mot diable provient du grec diabolos (« calomniateur »), passé au latin ecclésiastique sous forme de diabolus. Le terme fut utilisé dans la traduction grecque de la Bible pour traduire l'expression hébraïque ha-satan (« le satan »). Satan est considéré comme un personnage qui cherche à créer la sédition là où elle n'existe pas. On voit en lui un ennemi des êtres humains voulant les écarter de Dieu. Les spéculations sur le satan portent essentiellement sur l'origine et la nature du mal. (Collection Encarta ® 2005.)

 

La médisance

 

(et ne médisez pas les uns sur les autres ; plairait-il à l’un d’entre vous de manger la chair du cadavre de son frère ; cela vous serait plutôt répugnant) : Selon Abû Huraïra, quelqu’un demanda : « Cher Messager d’Allah ! Qu’est-ce que la médisance ?

-                    C’est de dire sur ton frère ce qui lui déplait.

-                    Vois-tu, si je dis la vérité sur lui ?

-                   Si tu dis la vérité sur lui, tu auras médis contre lui mais si tu ne dis pas la vérité, tu l’auras alors calomnié. »[1]

 

La calomnie consiste à proférer des propos mensongers à l’encontre de quelqu’un. Selon Jâbir ibn ‘Abd Allah, nous avons senti une odeur répugnante en présence du Messager d’Allah (r). Dès lors, il s’est exclamé : « Vous savez quelle est cette odeur ? C’est l’odeur de ceux qui médissent sur les musulmans. »[2] Il n’est pas toléré à l’unanimité des savants de la part de qui que ce soit de médire à l’encontre de qui que ce soit parmi les musulmans.[3] La médisance correspond donc à dire du mal de son frère mais si on y ajoute du mensonge, cela devient de la calomnie. Etant donné que la médisance se fait généralement dans le dos de la personne, celle-ci est comparable à un cadavre qui est dans l’impossibilité de se défendre. Par ailleurs, la personne victime de la médisance n’est pas au courant de ce qu’on dit dans son dos. En cela, elle est aussi comparable à un mort dont la chaire est mangée à son insu. Selon Ibn el Athîr, quoi qu’on puisse dire en mal sur le dos de son frère c’est de la médisance même si l’on vient à dire la vérité. Ainsi, il est aussi interdit d’entacher l’honneur d’une personne que de manger sa chaire. E-Nawawî nous explique : « La médisance correspond à dire du mal de quelqu’un au sujet de son corps, sa religion, sa vie matérielle, sa personne, son physique, son comportement, ses biens, son père, sa femme, son serviteur, son habit, son allure, et ses humeurs, etc. que ce soit verbalement, par geste, ou par allusion. »[4] El Karmânî précise que la médisance consiste à parler sur quelqu’un par derrière concernant des choses qu’il ne lui plairait pas d’entendre bien qu’elles soient éventuellement vraies.[5]

 

D’après un Hadith qu’Abû Huraïra fait remonter au Prophète (r) : « Il sera demandé le Jour de la Résurrection à quiconque commet de la médisance sur terre de s’avancer pour entendre au sujet de sa victime : mange de son cadavre comme tu as mangé sa chaire de son vivant. Dès lors, il va le manger avec répugnance en poussant des cris. »[6] Selon ibn Mas’ûd : « La pire bouchée que l’on peut avaler, c’est de médire sur le dos du croyant. »[7]

 

Selon Abû Bakra (t), le Messager d’Allah a déclaré dans son sermon le jour du sacrifice à Mina, au cours du Pèlerinage de l’Adieu : « Votre sang, vos biens, et votre honneur vous sont aussi sacrés que cette terre, en ce jour, et en ce mois. Ai-je bien transmis le message ? »[8] L’honneur c’est un sentiment de fierté que la personne éprouve vis-à-vis d’elle-même ou de ses ancêtres. Evoquer une anomalie physique comme le fait d’être aveugle, boiteux, petit de taille, etc. est une forme de médisance. Dans ce registre, il y a le fait d’évoquer les défauts concernant la probité religieuse en disant par exemple sur d’autrui qu’il est pervers, injuste, qu’il néglige la prière, qu’il n’arrête pas de faire de la médisance… au niveau des affaires mondaines, cela consiste à dire qu’il n’est pas éduqué, qu’il négligent les gens, ou qu’il parle beaucoup… au niveau des mœurs, cela consiste à dire qu’il a un mauvais comportement, qu’il est orgueilleux, qu’il est faible… le critère pour définir la médisance illégitime correspond à toute parole ou acte qui laisse entrevoir un défaut chez un musulman.

‘Amr ibn el ‘As est passé à la tête d’un groupe devant la dépouille d’une mule qui avait déjà gonflée. Il s’est dès lors écrié : « Par Allah ! Il vaut mieux pour l’un d’entre vous de remplir son ventre de cette dépouille que de  manger la chair de son frère. »[9]Selon Anas (t), le Messager d’Allah (r) a affirmé : « Au cours de mon Ascension, je suis passé devant des gens qui avaient des ongles en argent avec lesquels ils se griffaient le visage et le corps. J’ai alors demandé : Jibrîl ! Qui sont ces gens ?

-                   Ces gens-là mangeaient la chaire des autres et entachaient leur honneur. »[10]

 

Il faut savoir qu’il n’est pas seulement interdit de faire de la médisance mais qu’il n’est pas permis non plus de tendre l’oreille à des paroles médisantes et de les approuver. Il incombe à chacun d’interdire à quiconque de se lancer dans une telle conversation dans la mesure bien sûr où il ne court aucun risque. Au pire, il doit quitter l’assemblée dans laquelle plane la médisance à défaut de ne pouvoir condamner ou de changer la conversation. En outre, s’il veille à interrompre le discours alors qu’au fond de lui-même il est avide d’en savoir plus, il fait ainsi preuve d’hypocrisie ; s’il veut échapper au péché il doit également condamner la médisance du fond du cœur.

 

Selon el Qâsim ibn ‘Abd e-Rahmân e-Shâmî, j’ai entendu dire Um ‘Abd Allah : « Si quelqu’un défend son frère sur lequel on a médit, Allah lui rendra en bien sur terre et dans l’Au-delà. Mais s’il ne défend pas son frère, Allah lui rendra en mal sur terre et dans l’Au-delà. La pire bouchée que l’on peut avaler, c’est de médire sur le dos du croyant. Si les paroles portent sur des choses que l’on connaît, c’est faire de la médisance ; mais si elles portent sur des choses dont on n’a aucune connaissance, c’est de la vulgaire calomnie. »[11] Pour el Karmânî, la médisance est une forme de Namîma [12] car si la personne critiquée vient à entendre ce qu’on dit sur elle, elle en sera affligée ; le but de ces paroles étant de dégrader les relations entre les gens.[13]

 

 

La calomnie

 

Selon Ya’lâ ibn Shabâba, en passant devant une tombe dont l’occupant se faisait châtié, le Prophète (r) s’est exclamé : « Cet homme mangeait la chaire des gens. » Il a ensuite demandé qu’on lui apporte une tige fraîche, etc.[14]manger la chaire de son prochain est valable tant pour la Namîma que pour la médisance ; tous deux relèvent des grands péchés. Ibn Hibbân a authentifié l’une des versions du Hadith d’Abû Huraïra avec l’énoncée suivante : « L’autre portait atteinte au gens avec sa langue, en semant entre eux la discorde. » Dans ce registre, selon Hudhaïfa, j’ai entendu dire le Prophète (r) : « Le calomniateur (Qattat) n’entrera pas au Paradis. »[15] Qattat est synonyme deNammâm. Certains savants émettent pourtant une nuance entre les deux termes. Pour certains en effet le Nammâm est le témoin de ce qu’il colporte tandis que le Qattat se contente de colporter la rumeur.[16]

 

Si quelqu’un vient à attendre des propos qui l’affligent, il ne doit pas y croire et il ne doit pas se faire une mauvaise opinion de l’auteur présumé de ces paroles. Il ne doit pas non plus chercher à vérifier si les critiques en question ont une origine. Il doit plutôt empêcher son interlocuteur de lui rapporter de telles choses, le condamner, et éventuellement éprouver de l’antipathie envers lui s’il ne se remet pas en question. Il doit veiller surtout à ne pas tomber dans le même piège que son « bourreau » en devenant Nammâm à son tour contre lui. À l’origine, la Namîma consiste à rapporter l’affaire à la personne atteinte dans sa vie privée ou à une autre ; cette atteinte se fait par la parole mais aussi par les actes. La Namîma n’impose pas que l’on rapporte uniquement les critiques. Par exemple, si l’on divulgue qu’une personne a de l’argent alors qu’elle veille à le cacher, c’est une forme de Namîma.[17] La Namîma consiste donc à colporter les paroles entre les gens en veillant à les orner de mensonges dans le but de semer entre eux la discorde. En fait, le rapporteur n’arrive pas à tenir sa langue soit par faiblesse soit par méchanceté. Il y avait de nombreuses façons de qualifier le calomniateur chez les arabes (QattatQassâsDarrâj,GhammâzHammâzMâisMammâs). Dans la langue arabe, la Namîma est un nom générique pour désigner le mal dans le sens où elle est stérile (sans intérêt) et où elle ne génère aucun bien.

 

Allah (I) révèle : (railleur et colporteur de la calomnie)[18] : ce Verset condamne le calomniateur qui sème la discorde entre les gens en rapportant les critiques faites les uns sur les autres dans le but de dégrader les relations.[19]Selon Hudhaïfa, le Messager d’Allah (r) a dit : « Le Nammâm n’entrera pas au Paradis. »[20] Quiconque autorise moralement la calomnie n’entrera pas au Paradis, sinon en règle général le calomniateur est soumis à la Volonté divine ; soit le Seigneur le châtie soit Il lui pardonne. Quoi qu’il en soit il incombe de détester le calomniateur étant donné qu’Allah le déteste.

 

Selon ibn Mas’ûd (t), le Prophète (r) a déclaré : « Vous dirais-je qu’est-ce que la ‘Adha ? C’est la Namîma ; le commérage. »[21] ‘Adha signifie le mensonge et la calomnie, et le commérage correspond aux bavardages qui installent la dispute entre les gens. Le Prophète (r) a dit également : « Savez-vous qu’est-ce que le ‘Adha ?

-                   Allah et Son Messager le savent mieux ont répondu les Compagnons.

-                   C’est de colporter les rumeurs entre les gens dans le but de semer entre eux la discorde. »[22]

 

Selon Asmâ bint Yazîd, le Prophète (r) a dit : « Vous dirais-je qui sont les meilleurs d’entre vous ?

-                   Bien sûr !

-                   Ceux dont la vue évoque le Seigneur.

-                   Vous dirais-je qui sont les pires d’entre vous ?

-                   Bien sûr !

-                   Ceux qui sèment la discorde, qui divisent entre des frères, qui font du tord, et qui recherche l’embarras. »[23]

 

L’embarras signifie : la peine, la corruption, la ruine, le péché, l’erreur, l’adultère… le Hadith englobe tous ces sens à la fois. Au regard de ces différents textes, il incombe de ne pas se mêler de la vie privée du musulman et encore moins de colporter les nouvelles si l’on sait qu’une telle attitude porte en elle les graines de la discorde, de la haine, et de la rancune ; et si l’on sait que l’âme est encline à faire le mal, à l’exception de celles qu’Allah a épargné par Sa Miséricorde. Le Prophète (r) a dit enfin : « Allah (Y) m’a révélé : soyez humbles et ne vous acharnez pas les uns contre les autres. »[24]

 

(et craignez Dieu) : sur ce qu’Il vous a ordonné et interdit, alors contenez-vous et craignez-Le. (sachez qu’Allah est Absoluteur et Tout Miséricordieux) : Allah est absoluteur envers ceux qui réclame Son pardon, miséricordieux envers ceux qui reviennent et s’en remettent à Lui. La personne médisante et repentante doit renoncer à ce comportement et avoir la vive résolution de ne plus sombrer dans ce péché. Elle doit veiller à se faire pardonner auprès de sa victime dans la mesure où elle ne risque aucun préjudice ni aucun danger. Pour réparer son erreur, elle doit dire du bien de celle-ci dans les différentes assemblées dans lesquelles elle fut l’objet de ses critiques. Elle doit rendre le mal par le bien dans la mesure du possible conformément au Hadith rapporté par l’Imam Ahmed, selon lequel le Prophète (r) a dit : « Le Jour de la Résurrection, Allah (I) envoie un ange pour protéger des flammes de l’Enfer, quiconque défend un croyant sur terre contre la mauvaise langue d’un hypocrite. Allah (I) retient sur le Pont jeté au-dessus de la Géhenne quiconque accuse le croyant d’une chose dans l’intention de l’injurier, jusqu’à ce qu’il revienne sur ses paroles.»[25]

Selon Jâbir ibn ‘Abd Allah (t) et Abû Talha ibn Sahl el Ansârî (t), le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Allah (I) abandonne dans une situation où Sa défense est sollicitée quiconque abandonne un musulman dans la situation où son honneur est entamé et méprisé. Allah (I) défend dans une situation où Sa défense est sollicitée quiconque défend un musulman dans la situation où son honneur est entamé et méprisé. »[26] Toute personne responsable doit veiller à parler uniquement si l’intérêt s’en fait ressentir, sinon elle risque de glisser vers des paroles illégitimes ou pour le moins déconseillées, comme malheureusement le démontre trop souvent la réalité. Pourtant, la sécurité n’a pas de prix !

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

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[1] Hadith bon et authentique ; il est rapporté par Muslim (6536).

 

[2] Hadithconsidéré bon ; voir el Adab el Mufrad (252).

 

[3] Il est toutefois autorisé d’outrepasser cette règle dans certains cas. Certains savants comme e-NAwawî en ont recensé six. Voir : Manhaj Ahl e-Sunna wa el Jamâ’a fî Naqd e-Rijâl wa e-Tawâif de Sheïkh Rabî’ ibn Hâdî el Madkhalî.

 

[4] Voir : Sharh Sahîh Muslim d’e-Nawâwî (8/387).

 

[5] Voir : Fath el Bârî (10/470).

 

[6] Hadith dont la chaîne narrative est bonne selon ibn Hajar el ‘Asqalânî dansFath el Bârî (10/470). D’autres spécialistes à l’exemple de Sheïkh el Albânî l’ont considérée faible.

 

[7] Voir : Fath el Bârî (10/470).

 

[8] Rapporté par el Bukhârî et Muslim, voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb(2828).

 

[9] Hadith dont la chaîne narrative est authentique. Voir : el Adab el Mufrad(253).

 

[10] Hadithauthentique. Voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2839).

 

[11] Hadithauthentique. Voir : el Adab el Mufrad (253).

 

[12] Qui consiste à répandre des propos mensonger dans le but de semer la discorde entre les gens.

 

[13] Voir : Fath el Bârî (10/470).

 

[14] Voir : Fath el Bârî (10/471).

 

[15] Rapporté par el Bukhârî (5709) et Muslim (287).

 

[16] Idem. (10/473).

 

[17] Idem. (10/473).

 

[18] La plume ; 11

 

[19] Voir : Fath el Bârî (10/472).

 

[20] Rapporté par Muslim (282).

 

[21] Voir : Sahîh el Jâmi’ (2630).

 

[22] Hadith authentique ; voir : Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha(845).

 

[23] Hadith considéré bon ; voir : Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha (1646).

 

[24] Hadithauthentique ; Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha (570).

 

[25] Rapporté par Abû Dawûd, Sheïkh el Albânî l’a considéré bon.

 

[26] Rapporté par Abû Dawûd ; voir : Tafsîr ibn Kathîr.

PEUT-ON MANGER LA CHAIR DE SON FRÈRE ! (3/7)

PEUT-ON MANGER LA CHAIR DE SON FRÈRE ! (4/7)

Rois, chassez la calomnie,

Ses criminels attentats,

Des plus paisibles états,

Troublent l’heureuse harmonie.

(Racine).

 

La langue et ses mauvais effets

 

Allah révèle : (Il n’y a aucun bien dans la plupart de leurs conversations intimes, sauf celles où l’on préconise de faire l’aumône, le bien, et de réconcilier entre les gens. Quiconque fait cela dans l’espoir de plaire à Allah, recevra bientôt de Sa part une récompense immense).[1] Selon ibn Kathîr, la plupart des paroles sont négatives (ou sans intérêt) si ce n’est celles qui portent sur les sujets évoqués dans le Verset. Selon Um Habîb, le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Toutes les paroles du fils d’Adam sont contre lui sauf quand il évoque Allah (Y) ou fait la morale aux gens (ordonne le bien et interdit le mal). » Sufiân a fait le commentaire suivante : « N’as-tu pas entendu Allah dire dans Son Livre : (Il n’y a aucun bien dans la plupart de leurs conversations intimes, sauf celles où l’on préconise de faire l’aumône, le bien, et de réconcilier entre les gens). C’est exactement cela ! N’as-tu pas entendu non plus Allah dire dans Son Livre : (Le jour où l’Esprit et les anges se tiendront en rang et où personne n’aura droit à la parole si ce n’est après avoir reçu la permission du Miséricordieux, qui sera prise pour dire uniquement la vérité). C’est exactement cela ! N’as-tu pas entendu enfin Allah dire dans Son Livre : (Par les temps ! L’homme est en perdition, etc.)[2]C’est exactement cela ! »[3] Selon Um Kalthûm bint ‘Uqba, j’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « Celui qui réconcilie entre les gens n’est pas un menteur car il propage le bien ou il parle en bien. »[4] Selon Um Dardâ, selon Abû Dardâ, le Messager d’Allah (r) a dit : « Vous informerais-je d’une action meilleure en degré que le jeûne, la prière, et l’aumône ?

-                   Bien sûr ! Cher Messager d’Allah !

-                   Réconcilier entre deux amis. Divisez entre deux amis a-t-il dit est destructeur. »[5]

 

Selon Abû Huraïra, le Prophète (r) a déclaré : « Le croyant est le miroir et le frère du croyant ; Il l’empêche de se perdre et il prend soin de loin. »[6] Il l’empêche de se perdre (…) et il prend soin de lui en prenant sa défense et en œuvrant dans le sens de ses intérêts.[7] Selon Abû Dardâ : « Vous informerais-je d’une chose qui est plus avantageuse pour vous que l’aumône et le jeûne ? Concilier entre deux amis. En vérité, la haine est destructrice (mot à mot : elle rase tout). »[8] (Quiconque fait cela dans l’espoir de plaire à Allah) : en vouant une intention exclusive au Seigneur (Y) et dans l’espoir de gagner Sa récompense. (recevra bientôt de Sa part une récompense immense) : c’est-à-dire un salaire énorme et généreux.[9]

 

(Il n’y a aucun bien dans la plupart de leurs conversations intimes). E-Shawkânî nous enseigne à propos de ce Verset que de nombreux Hadithvantent les mérites du silence, mettent en garde contre les dérives au niveau des paroles, incitent à retenir sa langue et à réconcilier entre les personnes fâchées.[10] Pour ibn el Qaïyam (…) la langue tient une place que n’ont pas les autres organes. Tous les matins en effet les membres du corps renient la langue en lui disant : crains Dieu ! Car nous dépendons de toi ; si tu te tiens droite nous restons droits mais si tu dévies alors nous dévions avec toi. Si la plupart des gens sont jetés en Enfer sur leur visage, c’est en raison des effets de la langue. Il n’y pas d’autre alternative ; les paroles qui sortent de la bouche de l’homme peuvent plaire ou ne pas plaire à Allah et à son Messager.[11] Allah (I) révèle : (Il ne prononce pas une parole sans qu’il n’ait de gardien à l’affût).[12](Des gardiens vous surveillent • Des nobles scribes • Qui savent ce que vous faites).[13]

 

Selon Abû Huraïra (t), le Prophète (r) a dit : « Quiconque croie en Allah et au Jour du Jugement Dernier qu’il dise du bien ou qu’il se taise. »[14] Selon Abû Musa (t) : « J’ai demandé : Cher Messager d’Allah ! Quel est meilleur Islam ?

-                   C’est le fait d’épargner les musulmans de sa langue et de sa main. »[15]

Ce Hadith formule l’interdiction de porter atteinte aux musulmans par les paroles ou les actes. Le meilleur des croyants est ainsi celui qui ne fait pas de mal aux membres de la religion musulmane. Cela implique d’être altruiste et dévoué envers ses frères. Selon Sahl ibn Sa’d, le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Celui qui me garantit de contenir sa langue et ce qu’il y a entre ses jambes, je lui garantie le Paradis. »[16] Les pires malheurs qui puissent arriver sur terre à l’homme proviennent de la langue et du sexe, si quelqu’un parvient à les préserver, il est sûr de se préserver du plus grand mal.

 

Selon Abû Huraïra (t), j’ai entendu dire le Prophète (r) : « Une parole prononcée à la légère peut faire trébucher l’individu en Enfer à une distance plus longue que celle entre l’orient et l’occident. »[17] Selon Bilâl ibn el Hârith el Muzanî (t), le Messager d’Allah (r) a affirmé : « Allah (I) écrit Son Agrément pour une parole prononcée par un individu n’ayant pas pensée qu’elle aurait pu attendre ce mérite, et cela jusqu’au Jour de Sa rencontre. Et Il (I) écrit Sa Colère pour une parole prononcée par un individu n’ayant pas pensée qu’elle aurait pu atteindre cette gravité, et cela jusqu’au Jour de Sa rencontre. »[18]Sufiân ibn ‘Abd Allah (r) a demandé au Prophète (r) : « Parle-moi d’une chose avec laquelle je peux me prémunir.

-                   Dis : mon Seigneur est Allah ; ensuite, suis le droit chemin.

-                   Cher Messager d’Allah ! Quelle est la chose dont tu crains le plus pour moi ?

-                   Ceci, a-t-il répondu en ayant pris sa langue entre les doigts. »[19]

Dans un Hadith jugé faible, le Messager d’Allah (r) a dit, selon ibn ‘Omar : « Ne parlez pas beaucoup sans évoquer le Seigneur, car beaucoup parler sans évoquer le Seigneur endurcit le cœur. Les personnes les plus éloignées d’Allah sont celles dont le cœur est endurci. »[20] ‘Uqba ibn ‘Âmir (t) a demandé : « Cher Messager d’Allah ! Comment être épargné (par les épreuves) ?

-                   Retiens ta langue, contente-toi de ton foyer, et pleure pour tes fautes ! »[21]

Selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (r)  a dit : « Savez-vous quelles sont les choses qui font le plus entrer les gens en Enfer ?

-                   Allah et Son Messager le savent mieux !

-                   Les deux organes : la langue et le sexe. Les choses qui fait le plus entrer les gens au Paradis, ce sont la piété (la crainte d’Allah) et la vertu (le bon comportement). »[22]

 

Selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (r)  a dit : « Allah vous agrée trois choses et Il vous désapprouve trois choses : Il vous agrée de l’adorer sans lui vouer aucun associé, de s’attacher tous ensemble à la Corde d’Allah sans se diviser, de donner conseil à votre gouverneur. Et Il vous désapprouve : les bavardages, de poser trop de questions, et de gaspiller ses biens. »[23] Selon ibn ‘Omar : « Il suffit pour mentir de raconter tout ce qu’on entend. »[24]

 

Selon Abû Huraïra, le Prophète (r) a affirmé : « les pires membres de ma communauté, sont ceux qui ont de belles paroles (les diserts), qui parlent trop (prolixes) et facilement (loquaces), tandis que les meilleurs membres de ma communauté sont ceux qui ont le meilleur comportement. »[25] Selon Jâbir (t), le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Les personnes que j’aime le plus de ma communauté et qui seront assis le plus près de moi le Jour de la Résurrection, ce sont ceux qui ont le meilleur comportement. Par contre, les diserts (Tharthârûn), les prolixes (Mutashaddiqûn), et les loquaces (Mutafaïhiqûn) seront les plus loin de moi le Jour de la Résurrection.

-                   Cher Messager d’Allah ! Nous connaissons déjà les diserts et les prolixes, mais renseigne-nous au sujet des loquaces ? ont demandé les Compagnons.

-                   Ce sont les orgueilleux a-t-il assuré. »[26]

               

Les Tharthârûn parlent trop et avec affectation, les Mutashaddiqûnméprisent les autres avec leur discours et ils accentuent leur prononciation pour être imbus d’eux-mêmes et de leurs discours, et les Mutafaïhiqûn accentuent leur prononciation et ils s’étendent dans la parole en utilisant un vocabulaire compliqué par dédain envers les autres et pour afficher leur supériorité. Selon Abû Sa’îd el khudri (t), le Prophète (r) a dit : « Tous les matins, les membres du corps renient la langue en lui disant : crains Dieu ! Car nous dépendons de toi ; si tu te tiens droite nous restons droits mais si tu dévies alors nous dévions avec toi. »[27]

 

Selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (r) a déclaré : « Le croyant est généreux et naïf tandis que le pervers est fourbe et avide. »[28] La personne naïve n’est pas consciente du vice et ne cherche pas à s’en éclairer, non qu’elle soit ignorante mais parce que son noble comportement lui commande d’être ainsi, et de surcroît elle n’est pas fourbe. Le pervers est une personne qui sombre dans les péchés et le vice, si elle est fourbe elle s’emploie à semer la discorde entre les gens et à corrompre la femme des autres. Si elle est avide et avare, elle est bassement attirée par l’argent.[29]

 

Mu’âdh ibn Jabal (t) a demandé : « Cher Messager d’Allah ! Informe-moi d’une œuvre qui me fera entrer au Paradis et qui m’éloignera de l’Enfer.

-                   Tu m’as demandé une chose bien grave, mais elle est facile pour la personne à qui Allah (I) l’aura rendu facile. Adore Allah sans rien lui associer, observe la prière, verse l’aumône, jeûne le mois du Ramadhan, et fait le pèlerinage. Il a dit ensuite : veux-tu que je t’oriente vers les portes du bien ? Le jeûne est une protection, l’aumône éteint les péchés comme l’eau éteint le feu, et la prière au milieu de la nuit. Puis, il a récité : (Ils se détachent de leur couche…en récompense à leurs actions).[30] Voulez-vous que je vous informe a-t-il poursuivi de l’essence de la religion, sa colonne vertébrale, et son sommet ?

-                   Bien sûr Cher Messager d’Allah ! ai-je répondu.

-                   L’essence de la religion c’est l’Islam, sa colonne vertébrale c’est la prière, et son sommet c’est le Jihâd. Il a dit ensuite : Voulez-vous que je vous informe comment préserver tout ceci ?

-                   Bien sûr Cher Messager d’Allah ! ai-je répondu.

-                   Retiens ta langue !

-                   Cher Prophète d’Allah ! Nous est-il tenu rigueur de nos paroles ?

-                   (…) Mu’âdh ! Les gens sont-ils jetés sur leur visage (ou a-t-il dit sur leur narine) en Enfer pour d’autres raisons que les effets de leurs langues ! »[31]

 

Tenir, contenir, et garder sa langue, est à l’origine de tous les biens ; celui qui arrive à préserver sa langue, il aura préservé, maîtrisé, et consolidé sa religion. Les effets ou les fruits de la langue correspondent à la rétribution et à la punition qu’encourent les paroles interdites. L’homme sème par sa parole et ses actes les bonnes et les mauvaises actions pour en récolter les fruits le Jour de la Résurrection. Quiconque sème le bien dans ses paroles et ses actes récolte le bonheur tandis que le mal sur terre engendre le regret dans l’Au-delà. Le Hadith précédent de Mu’âdh exprime que la plupart des gens entre en Enfer à cause de leurs langues. Il faut y compter l’association qui est le péché par excellence et le faux témoignage dans un deuxième temps… il faut compter notamment la sorcellerie, la diffamation, et autre parmi les grands et les petits péchés à l’exemple du mensonge, de la médisance, de la calomnie. La parole accompagne et soutient souvent les mauvaises œuvres.

 

Ibn el Qaïyam souligne à ce sujet : « Le plus grand châtiment qui peut frapper un individu, c’est d’avoir le cœur endurci et d’être éloigné de Son Seigneur… quatre facteurs sont à l’origine du phénomène du cœur endurcit lorsqu’ils sont utilisés à outrance : la nourriture, le sommeil, la parole, et les fréquentations. »[32] Le cœur se corrompt s’il est distrait du rappel d’Allah, et s’il se sent à l’abri de Son châtiment. À l’inverse, il s’épanouit grâce à la crainte vouée à Son Seigneur, et à Son évocation. Si le cœur est enclin au Seigneur, celui-ci se calme et s’apaise mais s’il est lâché au milieu des gens, il y règne la dépression et l’angoisse.[33]

 

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

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[1] Les femmes ; 114

 

[2] Les temps ; 1

 

[3] Sheïkh el Albânî l’a considéré faible dans Dha’îf el Jâmi’ (4283).

 

[4]Voir : Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha(545).

 

[5] Rapporté par Abû Dawûd (4119) et e-Tirmidhî qui a fait le commentaire suivant : « Hadith bon et authentique » ; voir : Sahîh el Jâmi’ (2595).

 

[6] Hadithconsidéré bon ; voirSilsilat el Ahâdîth e-Sahîha de l’Albânî (6/923).

 

[7] El Adab el Mufrad (p. 90).

 

[8] Hadith dont la chaîne est authentique ; voir : el Adab el Mufrad (149).

 

[9]Voir : Tafsîr ibn Kathîr.

 

[10]Voir : Voir : Fath el Qadîr.

 

[11] Madârij e-Sâlikîn (1/115).

 

[12] Qaf ; 18

 

[13] La fracture ; 10-12

 

[14] Rapporté par el Bukhârî et Muslim ; voir : Mishqât e-Masâbîh (4343).

 

[15] Rapporté par el Bukhârî (4) et Muslim (162).

 

[16] Rapporté par el Bukhârî (6109) et Muslim.

 

[17] Rapporté par el Bukhârî (6112) et Muslim (50).

 

[18] Hadith bon et authentique ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2878).

 

[19] Hadith bon et authentique ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2862).

 

[20] Voir : Dha’îf el Jâmi’ (6265).

 

[21] Hadith considéré bon ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2741).

 

[22] Hadith considéré bon ; voir : el Adab el Mufrad (289).

 

[23] Hadith authentique rapporté par Muslim ; voir notamment : Riâdh e-Sâlihîn(2330).

 

[24] Cette annale est authentique ; voir : el Adab el Mufrad (884).

 

[25] Hadith authentique ; voir : Sahîh el Jâmi’ (6017).

 

[26] Hadith bon ; voir : Sahîh el Jâmi’ (2201).

 

[27] Hadith considéré bon ; voir pour l’explication : Madârij e-Sâlikîn d’ibn el Qaïyam (1/115).

 

[28] Hadith authentique ; voir : Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha (935) et el Adab el Mufrad (145).

 

[29]Voir : el Adab el Mufrad (145).

 

[30] La prosternation ; 16-17

 

[31] Hadith bon et authentique ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2866).

 

[32] El Fawâid d’ibn el Qaïyam (p. 97).

 

[33] Idem p. 98

PEUT-ON MANGER LA CHAIR DE SON FRÈRE ! (5/7)

Avant de voir la paille dans l’œil de son frère, il faut voir la poutre (ou le tronc) dans son œil. [Abû Huraïra, voir : el Adab el Mufrad(p. 211 ; Silsilat el Ahâdîth e-sahîha (hadîth 33) ; Mt 7:3].

 

 

 

Selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « L’individu fait preuve d’un bel islam, s’il ne se mêle pas de ce qui ne le regarde pas. »[1] Ce Hadithsignifie qu’il ne faut pas se mêler des affaires des autres au niveau des paroles et des actes en s’occupant uniquement de ses propres affaires. Toutefois, dans ce Propos prophétique, il est plus mis l’accent sur le fait de devoir retenir sa langue et de ne pas prononcer des paroles inutiles.[2] ‘Omar ibn ‘Abd el ‘Azîz –qu’Allah lui fasse miséricorde – a judicieusement fait remarquer : « Celui qui considère que la parole fait partie de ses actes, parle peu si ce n’est sur les choses qui le concernent. »[3] Beaucoup de gens en effet ne considèrent pas que leurs paroles fassent parties de leurs actes, c’est pourquoi ils se hasardent à parler et s’adonnent sans scrupule à la médisance.[4] Pourtant, selon Sa’îd ibn Zaïd, le Prophète (r) a déclaré : « Le pire forme d’intérêt, c’est de porter atteinte à tord à l’honneur d’un musulman. »[5]

 

Selon Abû Huraïra, le Prophète (r) a dit : « L’un des plus grands péchés, c’est de porter atteinte à tord à l’honneur d’un individu musulman ; rendre deux injures pour une injure fait aussi partie des grands péchés. »[6] C’est la pire forme d’intérêt en regard de la sévérité de son interdiction et de l’ampleur de ses préjudices. Porter atteinte à (mot à mot s’étendre sur) l’honneur de quelqu’un consiste à « étendre » sa langue sur son honneur, autrement dit à le mépriser et à exprimer du dédain envers lui. Cela consiste également à lancer contre lui une accusation ou une insulte. La médisance est ainsi considérée comme la pire des formes d’intérêt car il est plus précieux de garder sa dignité que de perdre frauduleusement son argent. Selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr : « On demanda au Messager d’Allah (r) : Quel est le meilleur des hommes ?

-                   C’est celui dont le cœur est propre ; il est pieux et pur. Il n’est entaché ni par les péchés et la corruption ni par la haine et la jalousie. »[7]

Selon Abû Huraïra (t), le Prophète (r) a déclaré : « Quiconque a fait subir une injustice à son frère dans son honneur ou autre, il doit la réparer avant le Jour où il n’aura plus ni or ni argent pour le faire. Il lui sera pris de ses bonnes actions s’il en a, selon l’ampleur de son injustice. Mais, s’il n’a aucune bonne action pour la compenser, il lui sera adossé les mauvaises actions de sa victime. »[8] Ces différents Hadith invitent non seulement à se rendre utile envers les musulmans, mais surtout à ne leur porter aucun préjudice par la parole ou les actes (soit directement ou par voie de conséquence), et d’éviter dans tous les cas de les mépriser. Le musulman comme nous l’apprend leHadith se distingue pour épargner ses frères de sa langue et de sa main.[9] Le préjudice prend des proportions plus graves, s’il atteint notamment le voisinage.

Les voisins

 

Le terme voisin inclut le musulman tout comme le non musulman, le dévot et le pervers, l’ami et l’ennemi, l’étranger et le compatriote, la personne agréable à vivre et celle qui ne l’est pas, aussi bien les membres de la famille que les personnes étrangères à celle-ci, les membres du foyer à proximité mais aussi ceux des foyers plus éloignés…

 

Jâbir nous rapporte un Hadith qu’il fait remonter au Prophète (r) : « Il y a trois catégories de voisins : le païen qui concède un seul droit, celui du voisinage ; le musulman concède deux droits, le lien religieux et le voisinage ; un membre de la famille concède trois droits, le lien de sang, le lien religieux, et le voisinage. »[10] Selon ‘Âicha, le Prophète a dit (r) : « Jibrîl m’a tellement recommandé le voisin que j’ai pensé qu’il allait le faire hériter. »[11] Selon ibn Shuraïh el Khuzaï’î, le Prophète (r) a déclaré : « Quiconque croie en Allah et au Jour du Jugement Dernier doit être bienveillant envers son voisin, Quiconque croie en Allah et au Jour du Jugement Dernier doit honorer son invité, Quiconque croie en Allah et au Jour du Jugement Dernier doit dire du bien ou se taire. »[12] Selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr ibn el ‘Âs, le Messager d’Allah (r) a affirmé : « Le meilleur ami auprès Allah c’est celui qui se comporte le mieux envers son ami, et le meilleur voisin auprès d’Allah c’est celui qui se comporte le mieux envers son voisin. »[13]

 

Sheïkh Mohammed ibn Abî Jamra nous apprend que prendre soin du voisinage relève d’une foi accomplie. Les païens avant l’Islam portaient une attention particulière au voisin. Il y a maintes façons de se plier à la recommandation d’être bienveillant envers lui comme dans la mesure du possible lui offrir un cadeau, le saluer, être souriant si on le croise, demander après ses nouvelles… Il faut aussi éviter de lui causer du tord que ce soit moralement ou physiquement. Selon el Hasan, le bon voisinage ne consiste pas simplement à éviter de lui causer préjudice, mais il signifie surtout de supporter ses préjudices.[14] Selon Abû Yahya le captif de Ju’da ibn Hubaïra, j’ai entendu dire Abû Huraïra : « On demanda au Prophète (r) : Cher Messager d’Allah ! Une telle prie la nuit et jeûne le jour, fait l’aumône et d’autres bonnes œuvres mais elle fait du mal à ses voisins.

-                   Cette femme n’est pas bien ! Elle compte parmi les gens de l’Enfer.

Une telle se contente de ses cinq prières par jour et elle offre du Athwâr (fromage sec) en guise d’aumône, mais elle ne fait du mal à personne.

 

 

Elle compte parmi les gens du Paradis ! »[15]

 

 

    

 

 

Selon Abû Musa, le Messager d’Allah (r) a déclaré : « L’Heure de la fin du monde ne viendra pas avant que l’homme tue son voisin, son frère, et son père. »[16] Pourtant, selon Shuraïh, le Prophète (r) a affirmé : « Par Allah ! Il n’est pas croyant ! Par Allah ! Il n’est pas croyant !

-                   qui donc cher Messager d’Allah ? lui a-t-on demandé.

-                   Celui qui n’épargne pas son voisin de son mal. »[17]     

Il a dit (r) par ailleurs, selon Anas ibn Mâlik : « Quiconque parmi vous n’aime pas pour son frère –ou bien a-t-il dit pour son voisin – ce qu’il aime pour lui-même n’est pas un croyant. »[18] Toujours selon Anas, le Prophète (r) a affirmé : « Quiconque n’aime pas pour son voisin –ou bien a-t-il dit pour son frère – le bien qu’il se souhaite à lui-même n’est pas un croyant. »[19] Le mal en question dans le premier Hadith correspond à causer des ennuis à son voisin par des moyens rusés notamment… Or, quiconque « tolère moralement » faire du tord à son voisin en sachant pertinemment que son acte est condamnable, n’entre pas du départ au Paradis en raison de son apostasie. Sinon, quiconque fait du mal à son voisin en règle générale n’aura pas accès au Jardin d’Eden au moment où il ouvrira ses portes pour accueillir ses élus. Si toutefois, sa faute lui est effacée il pourra entrer directement au Paradis ; sinon son entrée sera retardée pour subir le châtiment qu’il mérite en passant par un séjour en Enfer.[20]

 

Dans le Hadith de Jâbir, les Compagnons ont posé la question suivante : « Cher Messager d’Allah ! Quel est le droit que l’individu concède envers son voisin ?

-                   S’il t’emprunte un bien tu dois lui prêter, s’il te demande de l’aider tu dois l’aider, s’il tombe malade tu dois lui rendre visite, s’il a besoin de quoi que ce soit tu dois lui donner, s’il s’appauvrit tu dois l’aider à se relever, s’il lui arrive un bien tu dois le féliciter, s’il lui arrive un malheur tu dois le consoler, s’il meurt tu dois suivre son cortège. Tu ne dois pas construire au-dessus de lui de sorte de lui couper l’accès au vent si ce n’est avec son autorisation. Tu ne dois pas l’agacer avec l’odeur de ta marmite sans lui en proposer un peu, si tu achètes des fruits tu dois lui en offrir, sinon tu dois au moins les cacher en les ramenant chez toi. Ton fils ne doit pas en manger dehors afin de ne pas faire envie à son fils. »[21]

Selon el Miqdâd ibn el Aswad, le Messager d’Allah (r) a interrogé ses Compagnons en leur disant : « Que pensez-vous de l’adultère ?

-                   L’adultère est interdit, Allah et Son Messager l’ont interdit ont-ils répondu, et il est donc interdit jusqu’au Jour de la Résurrection.

-                   Il est moins grave de faire l’adultère avec dix femmes que de le faire avec celle de son voisin.

-                   Que pensez-vous du vol ?

-                   Le vol est interdit, Allah (Y) et Son Messager l’ont interdit ; il est donc interdit.

-                   Il est moins grave de voler dans dix maisons que de voler dans celle du voisin. »[22]

 

Ces Hadith nous enseignent qu’il est interdit de faire du mal à ses voisins, que de leur faire du mal relève des grands péchés, et qu’ils ont un droit plus important que celui de quiconque après les parents et les proches. Abû Huraïra nous apprend que le Messager d’Allah (r) lui a fait les recommandations suivantes : « Ya Abâ Huraïra ! Sois scrupuleux tu seras le plus dévot des hommes ; soit satisfait tu seras le plus reconnaissant des hommes ; aime pour toi ce que tu aimes pour ton frère tu seras un vrai croyant ; sois bienveillant envers celui qui t’offre son voisinage tu seras un vrai musulman ; évite de trop rire car le rire endurcit le cœur. »[23] À travers tous ces textes qui sont à la fois explicites et authentiques (pour la plupart), la société musulmane se dessine à nos yeux. Ses membres en effet sont solidaires et se soutiennent les uns les autres. Ils se recommandent mutuellement la patience et la clémence, en devenant ainsi les alliés les uns des autres ; ils s’entraident et sont prompts dans l’adoration. Ils s’ordonnent mutuellement de faire le bien et s’interdisent de faire le mal. Chacun soutient l’épaule de son frère et l’aide ainsi dans son cheminement vers la délivrance.

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

 

 

 

 

 


 

[1] Hadith considéré bon ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2881).

 

[2] Idem.

 

[3] Voir : Jâmi’ el ‘Ulûm wa el Hikam d’ibn Rajab (p. 115).

 

[4] Idem.

 

[5] Rapporté par e-Tirmidhî ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2833).

 

[6] Sheïkh el Albânî l’a considéré faible dans Dha’îf Abî Dâwûd (1039).

 

[7] Rapporté par ibn Mâja ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2889).

 

[8] Rapporté par el Bukhârî (2317).

 

[9] Hadith considéré bon ; voir : Sahîh el Jâmi’ (6710).

 

[10] Voir : fath el Bârî (10/442).

 

[11] Hadith authentique rapporté par el Bukhârî (5669).

 

[12] Hadith authentique ; voir : Sahîh el Jâmi’ (6501).

 

[13] Hadith authentique ; voir : Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb (2568).

 

[14] Voir : Jâmi’ el ‘Ulûm wa el Hikam  (1/141).

 

[15] Hadith authentifié par Sheïkh el Albânî ; voir el Adab el Mufrad (119).

 

[16] Hadith considéré bon par Sheïkh el Albânî ; voir el Adab el Mufrad (118).

 

[17] Rapporté par el Bukhârî (5670).

 

[18] Rapporté par Muslim (71).

 

[19] Sahîh el Jâmi’ (7085).

 

[20] Voir Sharh Sahîh Muslim d’e-Nawawî (2/17).

 

[21] Voir Fath el Bârî (10/446).

 

[22] Hadith authentifié par Sheïkh el Albânî dans Sahîh e-Targhîb wa e-Tarhîb(2549). 

 

[23] Rapporté par ibn Mâdja (4217) avec une chaîne narrative jugé bonne ;Sheïkh el Albânî l’a authentifié.

… il doit aimer la vertu, ne pas perdre son temps, et toujours rester sur ses gardes dans ses relations avec les autres comme un oiseau qui ramasse sa graine au milieu des gens. Il se tient sur ses gardes entre le sentiment de peur et d’espoir et ne relâche jamais son attention… [Ibn el Qaïyam el Jawziya dans el Fawâid(1/191)].

 

Faire la morale

  

Le Seigneur (I) nous révèle : (Vous êtes la meilleure communauté venue aux hommes ; vous ordonnez le bien, interdisez le mal, et vous croyez en Allah). (Par les temps ! L’homme est en perdition, mise à part les croyants qui ont accompli les bonnes œuvres, qui se recommandent mutuellement la vérité et qui se recommandent mutuellement la patience). (Les croyants et les croyantes sont les alliés les uns les autres ; ils ordonnent le bien et interdisent le mal). Il incombe à chacun de prodiguer le bon conseil à son prochain afin de remédier aux défauts des uns et des autres.

 

Selon Anas (t), le Prophète (r) a dit : « Nul d’entre vous ne sera véritablement croyant tant qu’il n’aimera pas pour son frère ce qu’il aime pour lui-même. »[1] Selon Abû Musa, le Prophète (r) a dit également : « Les croyants sont comme un édifice dont les membres se soutiennent les uns les autres. »[2] Il a ensuite croisé les doigts pour l’expliquer. Les adhérents de la foi sont tous des frères enveloppés par l’amour fraternel et unis par la foi. Selon Abû Huraïra, le Prophète (r) a déclaré : « Par Celui qui détient mon âme entre Ses Mains ! Vous n’entrerez pas aux Paradis tant que vous ne serez pas vraiment des musulmans ; et vous ne serez pas vraiment des musulmans tant que vous ne répandrez pas l’amour entre vous. Répandez le salut et l’amour se répandra entre vous. »[3] El Qâdhî –qu’Allah lui fasse miséricorde – nous fait savoir que l’affection entre les croyants est l’une des obligations de la religion musulmane, l’un des piliers de cette législation, et permet de garder les rangs unifiés. Allah (I) révèle à cet effet : (Entraidez-vous à la piété et à faire le bien et ne vous entraidez pas au péché et à faire le mal).[4] Le Seigneur (I) ordonne à Ses serviteurs de s’entraider à faire le bien et à la piété qui correspond à faire les bonnes actions et à s’éloigner des mauvaises. Il leur interdit en parallèle d’être complices les uns les autres à faire le mal et les péchés.[5] Ce Verset englobe tout ce dont les hommes ont besoin pour vivre heureux sur terre et dans l’Au-delà que ce soit au niveau de leurs relations mutuelles ou au niveau de leur relation avec Leur Seigneur…

 

En ce qui concerne les relations mutuelles, il incombe au serviteur dans ses relations avec autrui et dans sa contribution au bien-être commun de se comporter de façon à plaire au Seigneur et conformément à Sa Loi qui est la source du bonheur et de l’épanouissement… cela correspond à la vertu et à la piété dans lesquelles la religion s’intègre… Les fréquentations doivent être fondées sur l’entraide à la piété et à la vertu au niveau du savoir et au niveau des actes.[6]

 

Les fréquentations

 

 Le Prophète (r) a dit : « Le croyant qui se mélange et qui endure le mal des autres est meilleur que celui qui ne se mélange pas et qui n’endure pas le mal des autres. »[7] Fréquenter et se mélanger aux gens consiste à assister à leur assemblée du vendredi, à l’office quotidienne, aux événements heureux, aux assemblées où l’on parle de religion. L’individu doit visiter les malades, assister aux enterrements, venir en aide aux personnes dans le besoin, orienter les ignorants, etc. dans la mesure où il est capable de faire la morale (ordonner le bien et interdire le mal), où il évite de faire du mal à autrui, et où il endure le mal venant des autres. C’est de cette façon que le Messager d’Allah (r) et tous les prophètes en général –que les prières et le salut d’Allah soient sur eux – fréquentaient les gens ; il en est de même pour les Khalifes bien guidés, pour les Compagnons après eux, pour leurs Successeurs, et les générations suivantes parmi les savants et l’élite de la communauté. Cette tendance est celle de la majorité des Successeurs, et des générations suivantes ; elle est conforme à l’opinion de Shâfi’î, d’Ahmed, et de la plupart des légistes (y).[8]

 

Il y a deux sortes de relation avec ses frères :

 

Premièrement : certaines relations se fondent par affinités et pour occuper le temps. Ce genre de relation est plus nocif à l’individu qu’il n’est utile. Au mieux, il perd son temps et il se corrompt le cœur.

Deuxièmement : se mélanger aux autres dans l’ambition de s’entraider à tout ce qui mène au chemin de la délivrance, et de se recommander la vérité et la patience. Ce genre de relation est plus utile et il constitue un meilleur butin bien qu’il concède trois inconvénients :

1-                  Il implique de se montrer sous une belle apparence.

2-                 Il engendre les discussions et les fréquentations plus qu’il n’en faut.

3-                 A terme, il se transforme en habitude et devient un vice, ce qui est contraire à son principe.[9] 

 

 Selon Abû Sa’îd el Khudrî (t), quelqu’un a demandé : « Quel est le meilleur des hommes cher Messager d’Allah ?

-                   Un croyant qui combat sur le sentier d’Allah de ses biens et de sa personne.

-                   Qui vient ensuite ?

-                   Ensuite, il y a un homme qui s’est retiré dans le défilé d’une montagne. »  

Une certaine version précise : « où il vit de la piété et où il épargne de son mal aux gens. »[10]

 

Selon Abû Huraïra, le Messager d’Allah (r) a dit : « L’un des meilleurs hommes est celui qui tient les rênes de son cheval sur le sentier d’Allah… ou celui qui se réfugie avec ses moutons sur le sommet d’une montagne ou au fin fond d’une vallée dans laquelle il observe la prière, s’acquitte de l’aumône, et adore Son Seigneur jusqu’à ce que lui vienne la conviction (la mort). Celui-ci n’a que faire des gens si ce n’est pour que faire le bien. »[11] Celui-ci n’a que faire des gens si ce n’est que pour faire le bien : signifie qu’il les fréquente uniquement pour faire le bien. Ce Hadith nous apprend notamment que celui qui se mélange aux autres doit préserver les musulmans de sa langue et de sa main. Cela est possible à condition de se doter des hautes vertus et de baisser l’aile de l’humilité envers ses frères.

 

Le bon comportement

 

Allah (I) révèle : (Ô vous les hommes ! Nous vous avons créé à partir d’un mâle et d’une femelle. Nous vous avons partagé en peuples et en tribus afin que vous vous connaissiez.Le plus honorable d’entre vous auprès d’Allah, c’est le plus pieux).[12]Le bon comportement est à l’origine de toutes les qualités et de la vertu dans laquelle s’intègre la législation entière. Il correspond à tout comportement noble. Selon Anas (t) en effet, le Messager d’Allah (r) était le mieux éduqué des hommes.[13] ‘Abd Allah ibn el Mubârak –qu’Allah lui fasse miséricorde – définit le bon comportement dans les termes suivants : il correspond à offrir un visage souriant, à être bienveillant, et à éviter de faire du mal aux gens.[14] Selon ‘Âisha, j’ai entendu dire le Messager d’Allah (r) : « Le croyant atteint grâce à son bon comportement le degré du jeûneur et de celui qui veille en prière. »[15]Selon Abû Dardâ, le Prophète (r) a dit : « Rien n’est plus lourd sur la Balance que le bon comportement. »[16] Selon ‘Abd Allah ibn ‘Amr, le Prophète (r) n’était ni vulgaire ni grossier, et il nous disait : « Le meilleur d’entre vous c’est celui qui a le meilleur comportement. »[17]

 

Selon ‘Âisha –qu’Allah l’agrée –, le Messager d’Allah (r) n’avait pas le choix entre deux choses sans toujours choisir la plus facile dans la mesure où elle n’entraînait aucun péché. Si elle entraînait un péché, il en était le plus éloigné des hommes. Le Messager d’Allah (r) ne sait jamais venger pour lui-même, sauf si les interdits d’Allah étaient transgressés ; si les interdits d’Allah étaient transgressés, il se vengeait pour Allah (I).[18] Le bon comportement consiste à se doter des vertus et à s’éloigner des vices ; il correspond également aux comportements nobles tels que la pudeur, la clémence, la sagesse, et à ne pas faire de mal aux autres…

 

Selon ibn Jundub ibn Junâda (t) et Abû ‘Abd e-Rahmân Mu’âdh ibn Jabal (t), le Messager d’Allah (r) a affirmé : « Crains Allah où que tu sois, fais suivre une mauvaise action par une bonne action qui l’effacera, et aies un bon comportement avec les gens. »[19]

 

aies un bon comportement avec les gens : cette qualité provient de la crainte du Seigneur ; on ne peut réellement craindre le Seigneur sans se doter de cette qualité… beaucoup de gens s’imaginent que la piété (craindre Dieu) consiste uniquement à remplir les obligations que l’on a envers Allah sans prendre en considération celles que l’on a envers Ses créatures. C’est pourquoi, le Hadith formule explicitement qu’il faut bien se comporter dans ses relations avec les autres…

Or, il est très subtile d’avoir réuni entre les droits du Créateur et ceux des créatures, en sachant que seul l’élite de l’humanité parmi les prophètes et les véridiques sont à même de les remplir ensemble. Allah considère dans Son livre que le bon comportement envers autrui relève de la piété. Il a même compté la piété en premier lorsque dans le Verset suivant, Il a énuméré les qualités des gens bienfaiteurs en disant : (Qui a été prévu pour les gens pieux ; ceux qui dépensent dans l’aisance et dans la difficulté, qui retiennent leur colère, et qui pardonnent aux gens alors qu’Allah aime les bienfaiteurs).[20]

 

Par ailleurs, le Prophète (r) a considéré que le bon comportement était l’une des plus grandes particularités de la foi. L’Imam Ahmed et Abû Dawûd ont recensé un Hadith que rapporte Abû Huraïra selon lequel le Prophète (r) a dit : « Le croyant qui a une foi plus complète est celui qui a le meilleur comportement. »[21] Certains anciens à l’instar d’el Hasan l’on défini par la noblesse (ou la générosité), la bienfaisance, et la tolérance (dans le sens de supporter les autres).[22] Pour e-Sha’bî, c’est la bienfaisance, la générosité, et le visage agréable.[23] L’Imam Ahmed considère pour sa part, qu’il correspond à ne pas se mettre en colère ni d’avoir de rancune.[24]

 

Se faire une bonne opinion de son frère fait partie notamment du bon comportement. Selon Abû Huraïra (…) en effet, le Prophète a dit : « Se faire une bonne opinion… fait partie de la bonne adoration. »[25] Se faire une bonne opinion… : c’est-à-dire ici des musulmans et du Seigneur. Fait partie de la bonne adoration : autrement dit, cela entre dans les actes d’adorations que l’individu voue à Allah (I). Ce Hadith (bien qu’il soit faible) nous enseigne que se faire une bonne opinion est un acte d’adoration ; à l’inverse, se faire une mauvaise opinion est un péché. Selon Safîya, un soir j’ai visité le Messager d’Allah (r) alors qu’il faisait l’I’tikâf (retraire spirituelle) pour lui parler… deux hommes parmi les Ansâr sont passés à proximité. Dès qu’ils ont vu le Messager d’Allah (r), ils ont accéléré le pas. Le Prophète les a dès lors interpellés en ces termes : « Restez calmes ! Cette femme n’est autre que Safîya la fille de Huyaï.

-                   Gloire à Allah ! Ô Messager d’Allah ! Se sont-ils exclamés.

-                   Satan circule dans le corps comme le sang dans les veines. J’ai crains qu’il insuffle quelque chose dans vos cœurs ou bien a-t-il dit qu’il insuffle un mal. »[26]

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

 

 


 

[1] Rapporté par el Bukhârî et Muslim.

 

[2] Rapporté par el Bukhârî (7038) et Muslim (2585).

 

[3] Rapporté par Muslim (192) et ibn Mâdja  (68) ; voir el Adab el Mufrad (p. 97).

 

[4] Le repas céleste ; 2

 

[5] Voir ibn Kathîr.

 

[6] Zâd el Muhâjir (1/76) d’ibn el Qaïyam.

 

[7] Hadith authentique ; voir silsilat e-Sahîha de l’Albânî (939).

 

[8] Riâdh e-Sâlihîn (1/738).

 

[9] El Fawâid d’ibn el Qaïyam (1/52).

 

[10] Rapporté par el Bukhâri (2634) et Muslim.

 

[11] Rapporté par Muslim (1889).

 

[12] Les appartements ; 13 voir notamment Fath el Bârî d’ibn Hajar el ‘Asqarânî (10/468).

 

[13] Rapporté par el Bukhârî (5691) et Muslim (659).

 

[14] Jâmi’ el ‘Ulum wa el Hikam d’ibn Rajab (p. 279).

 

[15] Rapporté par Abû Dawûd (4798) ; Sheïkh el Albânî l’a authentifié.

 

[16] Voir Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha de l’Albânî (876).

 

[17] Voir Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha de l’Albânî (286).

 

[18] Rapporté par el Bukhârî (3367) et Muslim (2327).

 

[19] Rapporté par e-Tirmidhî (1987) qui a fait le commentaire suivant : « CeHadith est bon et authentique » ; voir : Tuhfat el Ahwadhî.

 

[20] La famille de ‘Imrân ; 133-134. Voir Jâmi’ el ‘ulum wa el Hikam d’ibn Rajab (276-277).

 

[21] Idem. (p. 277). Voir également e-Jâmi’ e-Sahîh (1230) dans  lequel Sheïkhel Albânî l’a authentifié.

 

[22] Voir Jâmi’ el ‘ulum wa el Hikam d’ibn Rajab (278).

 

[23] Idem. (p. 278).

 

[24] Idem. (p. 279).

 

[25] Rapporté par Abû Dawûd ; Sheïkh el Albânî l’a considéré faible.

 

[26] Rapporté par el Bukhârî (3107) et Muslim (2175).

PEUT-ON MANGER LA CHAIR DE SON FRÈRE ! (6/7)

PEUT-ON MANGER LA CHAIR DE SON FRÈRE ! (7/7)

Pour mieux faire passer la médisance, certains notables la mettent sous forme de compassion en disant : « Pauvre untel ! Il est éprouvé par telle chose ! Si je vous raconte cela, c’est pour que vous multipliez les invocations en sa faveur.» Voir : el Muntaqa min Talbîs Iblîs (p. 125).

 

La modestie

 

Selon Abû Huraïra, avant de voir la paille dans l’œil de son frère, il faut voir la poutre (ou le tronc) dans son œil.[1] Toujours selon Abû Huraïra, le Prophète (r) a déclaré : « Allah (Y) m’a révélé que vous devez rester humbles et que vous ne devez pas vous faire du tort les uns les autres. »[2] Il a dit également : « Allah m’a révélé que vous devez rester humbles, que personne ne doit être fière devant personne, et que personne ne fasse du tort à personne. »[3] Ne pas être fier consiste à ne pas se vanter et à ne pas afficher ses qualités ou sa noblesse devant les autres. À partir de là, pour certains anciens la modestie consiste à se soumettre à la vérité d’où qu’elle puisse venir, et cela même si elle provient d’un plus jeune. La personne humble reçoit en toute modestie la parole (si elle correspond à la vérité) des adultes mais aussi des plus jeunes, des gens qu’elle aime mais aussi de ceux envers lesquels elle a moins d’affection. Par contre, contester la vérité est une forme d’orgueil, et mépriser les hommes exprime qu’on leur manque de considération. Ce comportement est motivé par le sentiment de perfection que l’on a de soi et le sentiment d’imperfection que l’on a des autres. L’orgueil est l’un des plus grands atouts du mal. Ainsi, la personne imbue d’elle-même se sent différente des autres, et elle se voit supérieure à eux.

 

Abû Huraïra nous rapporte un propos qu’il fait remonter au Prophète (r) : « Allah ne regarde pas vos apparences et vos formes mais Il regarde vos cœurs et vos actes. »[4] L’orgueil provient donc du sentiment de supériorité que l’on se fait par rapport à la vérité et par rapport aux autres. L’homme orgueilleux se voit au-dessus d’autrui en pensant qu’il a les plus belles qualités. Imprégné de ce sentiment d’autosuffisance, il méprise les autres… son arrogance le pousse à les considérer comme des animaux. S’il n’était pas imbu de lui-même, il ne ferait pas preuve d’orgueil. Cet amour de soi est donc à l’origine de l’orgueil. Allah (I) révèle : (Voici la demeure éternelle que Nous avons réservé à ceux qui ne veulent pas semer la tyrannie sur terre ni la corruption).[5] D’après unHadith authentique, selon ibn ‘Omar, le Prophète (r) a dit : « Quiconque est orgueilleux et qui est hautain dans sa démarche va trouver le Seigneur en colère contre lui le jour de Sa rencontre. »[6] Selon Salama ibn el Akwa’ (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « L’individu ne cesse d’être imbu de lui-même jusqu’à ce qu’il soit inscrit parmi les tyrans, et il lui sera réservé le même sort.»[7]

 

La modestie à l’origine de bienfaits considérables, est un comportement conforme à la Tradition. Elle consiste à se soumettre à la vérité, à la suivre, et à l’accepter de celui qui l’a transmet que celle-ci plaise ou non. Elle pousse également à être humble avec les autres et à être abordable. Elle refoule le sentiment que l’on est supérieur et indispensable aux autres. Il faut être humble devant le Seigneur et ne pas empiété les droits de Ses serviteurs, et leur manquer de respect. Il est important notamment de ne pas faire l’éloge de soi. Le Seigneur (I) révèle : (Ne vous vantez pas, Allah connaît mieux celui qui le craint).[8]

 

L’orgueil est un péché très grave qui encourt le châtiment d’Allah (I) sur terre et dans l’Au-delà. L’orgueilleux méprise les hommes et se croît au-dessus d’eux ; ce sentiment suffit en soi pour être haïssable. Y a-t-il plus haïssable qu’une personne qui se croit au-dessus d’une autre créature comme elle et qui refuse le lien fraternel ? La modestie requiert de considérer les croyants comme ses frères. Le Prophète (r) affirme à ce sujet : « Quiconque détient dans son cœur le moindre grain d’orgueil n’entrera pas au Paradis. »[9]

Selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « L’aumône ne diminue en rien la richesse. Allah rend plus fier celui qui pardonne, et Il élève quiconque reste humble en vue de Lui plaire. »[10] Selon Abû ‘Imâra el Barâ ibn ‘Âzib (t), le Messager d’Allah (r) nous a ordonné de faire sept choses : de visiter les malades, de suivre les cortèges funèbres, de faire les souhaits à celui qui éternue, de répondre aux invitations, d’assouvir le serment de celui qui  jure par Allah, de prendre la défense de l’opprimé.[11] Selon Jâbir ibn ‘Abd Allah (t), le Prophète a assuré : « Toute bonne action est une aumône. »

 

L’orgueil, le mépris des autres, et la bassesse sont à l’origine de tous les défauts tandis que l’humilité et la noble ambition sont à l’origine de toutes les qualités. La fierté, le mépris, l’insolence, l’arrogance, la jalousie, l’acharnement contre les autres, l’ostentation, l’injustice, la méchanceté, la tyrannie, le refus de la vérité et du bon conseil, l’égoïsme, la recherche de prestige... et des éloges sans le mériter, etc. Tous ces défauts sont à l’origine de l’orgueil. Par contre, la patience, le courage, l’équité, les bonnes mœurs, la pudeur, la chasteté, la générosité, la sagesse, la clémence, le pardon, la tolérance... la modestie, le contentement de ce que l’on a... les gestes de remerciements en rendant la pareille ou en mieux, le fait de fermer les yeux sur les erreurs et de ne pas se préoccuper des affaires des autres, d’avoir le cœur sain de tout mauvais sentiment, etc. Toutes ces qualités sont à l’origine de l’humilité et de la haute ambition.[12]

 

Allah a révélé : (Précipitez-vous vers le pardon de votre Seigneur ; un Paradis large comme la distance entre les cieux et la terre. Qui a été prévu pour les gens pieux • Ceux qui dépensent dans l’aisance et dans la difficulté, qui retiennent leur colère, et qui pardonnent aux gens alors qu’Allah aime les bienfaiteurs • Ceux qui ayant fait un acte pervers ou qui ont été injustes envers eux-mêmes, se sont rappelés de Leurs Seigneurs et Lui ont dès lors imploré le pardon. Qui donc pardonne les péchés en dehors d’Allah ? Et qui ne refont plus leurs erreurs alors qu’ils savent • Ceux-là auront gagné le pardon de Leur Seigneur en récompense et des jardins en dessous desquels coulent les rivières et où ils demeurent à jamais. Ceux qui œuvrent auront vraiment un salaire !)[13]

Il a dit également : (Observe la prière aux deux extrémités du jour et une partie de la nuit, certes les bonnes actions effacent les mauvaises. Ceci est un rappel pour ceux qui se rappellent).[14] Les gens pieux sont charitables dans leur relation avec autrui ; ils dépensent de leur argent, ils retiennent leur colère, et pardonnent les erreurs comme ces Versets les ont décrits. Ils font à la fois preuve de tolérance envers les autres, et de générosité avec leur argent ; tel est le comble du bon comportement que le Prophète (r) a recommandé de se doter à Mu’âdh en lui disant : « Crains Allah où que tu sois, fais suivre une mauvaise action par une bonne action qui l’effacera, et aies un bon comportement avec les gens. »[15]

 

Ensuite, le Seigneur nous fait savoir : (Ceux qui ayant fait un acte pervers ou qui ont été injustes envers eux-mêmes, se sont rappelés de Leurs Seigneurs et Lui ont dès lors imploré le pardon)(Et qui ne refont plus leurs erreurs). Cela démontre qu’il arrive parfois aux gens pieux de faire des grands péchés qui correspondent à la perversité, et des petits péchés qui correspondent à l’injustice envers soi-même sans toutefois récidiver. Ils se rappellent en effet de leur Seigneur après avoir succomber à la tentation et ils se repentissent à Lui de leurs péchés. Le repentir consiste donc à ne pas récidiver.[16]

 

Le repentir

 

D’après el Bukhârî et Muslim, le Prophète a dit : « Si après avoir commis un péché, l’individu implore le Seigneur ! Pardonne-moi car j’ai commis un péché ! Le Seigneur répond : Mon serviteur a su qu’il avait un Seigneur qui pardonne les péchés et qui tient rigueur de ses péchés. Je pardonne donc à Mon serviteur. Puis, s’il en fait un autre, etc. à la quatrième fois,  il a dit : Il peut faire ce qu’il veut désormais. »[17] ‘Omar ibn ‘Abd el ‘Azîz s’est exclamé : « Ô gens ! Quiconque fait un péché doit demander pardon au Seigneur et se repentir. S’il recommence, il doit demander pardon au Seigneur et se repentir. S’il recommence, il doit demander pardon au Seigneur et se repentir. Les erreurs entourent le cou des hommes, et s’ils récidivent ils sont perdus. »[18]

 

 

Par : Karim Zentici

 

 

 

 


 

[1] Sheïkh el Albânî a authentifié cette annale dans el Adab el Mufrad (207), mais celle-ci ne remonte pas au Prophète (r).

 

[2] Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha (57).

 

[3] Idem. (3599).

 

[4] Rapporté par Muslim (2564).

 

[5] Les récits ; 82

 

[6] Sahîh el Jâmi’ (5711) et Silsilat el Ahâdîth e-Sahîha (2272).

 

[7] Rapporté par e-Tirmidhî ; Sheïkh el Albânî l’a considéré faible dans Dha’îf e-Tirmidhî (343).

 

[8] Les étoiles ; 31

 

[9] Rapporté par Muslim (913), selon ibn Mas’ûd.

 

[10] Rapporté par Muslim (2588).

 

[11] Rapporté par el Bukhârî (5525).

 

[12] El Fawâid d’ibn el Qaïyam (1/143-144).

 

[13] La famille de ‘Imrân ; 133-136.

 

[14] Hûd ; 114

 

[15] Rapporté par e-Tirmidhî qui a fait le commentaire suivant : « Ce Hadith est bon et authentique. »

 

[16] Jâmi’ el ‘Ulum Wa el Hikam d’ibn Rajab (164).

 

[17] Idem.

 

[18] Idem. (p. 165).

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