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Certaines personnes sensées assument qu’il est possible de se représenter le crédo de la plupart des confessions à l’exception de celui des chrétiens ; ceux qui l’ont composé ne se rendaient pas compte de ce qu’ils disaient, car ils parlaient avec ignorance ; c’est ce qui les a poussés à former des concepts complètement contradictoires. D’où la parole d’un spécialiste disant que si dix chrétiens se réunissaient pour polémiquer, ils en sortiraient avec une onzième tendance. Selon une autre savant, si tu interrogeais simplement une famille chrétienne sur leur croyance, le père, la mère et le fils auraient tous les trois une opinion différente. [Ibn Taïmiya el jawâb e-sahîh (3/299)].

 

Ibn Taïmiya a dit dans : el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh (2/10-15) « Allah révèle à deux endroits du Coran : (Ceux qui disent qu’Allah est le Messie le fils de Mariam ont mécru) [Le Repas Céleste ; 17]. Il a dit également : (Ceux qui disent qu’Allah est le troisième de « trois » ont mécru). [Le Repas Céleste ; 73] (et ne dites pas « trois » ; cessez, cela vaut mieux pour vous). [Les femmes ; 171]. Comme il a dit :(Les chrétiens dirent : « Le Messie est le fils d’Allah). [Le repentir ; 30]. Les chrétiens ont donc avancé ses trois opinions à la fois, bien que certains savants s’imaginent que certains versets s’adressent à une catégorie et que les autres s’adressent à une autre. Certains exégètes, en effet, à l’instar d’ibn Jarîr e-Tabarî, e-Tha’labî et bien d’autres relatent parfois la tendance Jacobite disant que Jésus est Dieu ; parfois, celle des Nestoriens disant qu’il est le Fils de Dieu ; d’autres fois celle des Marîmâniya (la mariolatrie) disant que Dieu est le troisième de trois dieux (dans un autre passage, il impute cette tendance à ibn Hazm voir 4/256) ; et d’autres fois enfin celles des Melkites disant qu’il est Allah. Ils interprètent le Verset thâlithu thalâtha en disant qu’il s’agit du Père, du Fils, et du Saint-Esprit.

 

En vérité : ces Versets font allusion à la fois à toutes ces tendances auxquelles adhèrent les sectes chrétiennes les plus connues que sont les Melkites, les Jacobites, et les Nestoriens. Toutes reconnaissent les trois hypostases : le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. Autrement dit, ils prétendent qu’Allah est le troisième de trois (dieux), que Jésus est le fils de Dieu, et que Jésus est Dieu. Toutes s’accordent à dire que la nature divine s’est unifiée (ou a fusionné) avec la nature humaine par l’intermédiaire de la Parole. Toutes reconnaissent le symbole de Nicée disant : « Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles. Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Dieu venu de Dieu, engendré et non créé, d’une même substance que le Père et par qui tout a été fait ; qui, pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné par le Saint-Esprit dans la vierge Marie et a été fait homme. [Il a été crucifié sous Ponce Pilate, il a souffert et il a été mis au tombeau. Il est ressuscité des morts le troisième jour, conformément aux écritures : il est monté aux cieux où il siège à la droite du Père. De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. Nous croyons en l’Esprit-Saint, qui règne et donne la vie, qui procède du Père (par le Fils), qui a parlé par les prophètes.] »

 

Ainsi, concernant les Versets : (ne dites pas « trois »et (Ceux qui disent qu’Allah est le troisième de « trois » ont mécru; ils les interprètent selon leur fameuse conception de la Trinité, celle dont fait mention leur symbole. Aux yeux de certains savants, le Verset disant qu’Allah est le Messie serait la parole des Jacobites, tandis que thâlithu thalâtha serait celle des chrétiens qui adhèrent au Père, au Fils, et au Saint-Esprit ; ils font trois dieux de ses trois hypostases ; il est possible de désigner chacune d’entre elles comme étant un dieu et un Seigneur. Une autre tendance avance qu’il s’agit en fait de Jésus et de sa mère auxquels les chrétiens attribuent la divinité.

 

Au sujet du Verset (Ceux qui disent qu’Allah est le troisième de « trois » ont mécru), e-Suddî commente :« Il correspond aux paroles des chrétiens disant qu’Allah est Jésus et sa mère conformément au Verset : (Est-ce toi qui a demandé aux hommes : « Vouez la divinité à moi et à ma mère en dehors d’Allah). » Il existe une troisième tendance qui, au demeurant, est la plus étrange d’entre toutes et qui est celle d’Abû Sakhr (mort en 189 h. ndt.). Il affirme en effet que le Verset concerne à la fois les Juifs disant que ‘Uzaïr(probablement Esdras ndt.) est le fils d’Allah et les chrétiens disant que c’est Issa. Sa’îd ibn el Batrîq (qui fut un grand historiographe chrétien de la première époque ndt.) parle d’une secte chrétienne ayant le nom deMarîmiya, et qui prétend que Marie est une divinité, ainsi que Jésus.

 

La première opinion reste cependant la plus vraisemblable étant donné que tous les chrétiens adhèrent à leur symbole. Tous disent : thâlithu thalâtha. Le Verset en question condamne la Trinité, et dans l’autre Verset :(et ne dites pas « trois » ; cessez, cela vaut mieux pour vous), il est fait juste avant mention de Jésus, mais sa mère n’y est pas citée… »

 

Remarque :

 

Selon ibn Taïmiya, les « nazaréens » ont fabriqué une religion à partir de deux origines différentes : le monothéisme prophétique et le paganisme grec auquel ils empruntèrent certaines idées et certaines pratiques.[1]

 

Dans sa préface de l'histoire du christianisme Ed­ward Gibbon écrit : « S'il est vrai que le christianisme a triomphé du paganisme, il n'en demeure pas moins que le paganisme a réussi à corrompre le christianisme. L'église de Rome a remplacé le déisme pur des premiers chrétiens, par l'incompréhensible dogme de la Trinité. Pareillement, de nombreuses doctrines païennes inventées par les Égyptiens et idéalisées par Platon ont été adoptées parce que considérées comme dignes de foi. »

 

 

L’influence du panthéisme hindouiste

 

Réf. Wiki : Le Dieu des Védas, dans l'acception panthéiste voire panenthéiste du terme, est le Brahman, qui est la Réalité Ultime, l'Âme Absolue ou Universelle (Paramatman), l'Un.

 

« Tu es la femme. Tu es l'homme. Tu es l'abeille bleue et le vert papillon aux yeux rouges. L'éclair est ton fils. Tu es les saisons et les mers. Tu es le Tout, tu es l'omniprésent ; tout ce qui est naît de toi. »

— Oupanishad.

 

Le Brahman est l'indescriptible, le neutre, l'inépuisable, l'omniscient, l'omniprésent, l'original, l'existence infinie, l'Absolu transcendant et immanent, l'éternel, l'Être, et le principe ultime qui est sans commencement et sans fin,– dans l'univers entier. Le Brahman (qui ne doit pas être confondu avec la divinité Brahmâ ou le nom des prêtres hindous, les brâhmanes) est vu comme l'Âme Cosmique.

 

Cet Absolu, que les hindous désignent aussi par le nom de tat en sanscrit (« Cela ») est par sa nature même impossible à représenter. L'Absolu est tantôt manifesté :Tat Tvam Asi (तत्त्वमसि : Tu es Cela), ou « Tout cela est Brahman » disent les Écritures, tantôt non-manifesté : « le Brahman est Vérité, le monde est Illusion », disent aussi les Écritures.

 

« Il se meut et il ne se meut pas, il est loin et il est proche. Il est au-dedans de tout et il est au-dehors de tout. »

— Iça Oupanishad.

 

Il est parfois évoqué un Brahman supérieur, le Parabrahman. Le Brahman peut en effet être considéré sans attributs personnels, sans forme (Nirgouna Brahman), d'une façon totalement abstraite, ou avec attributs, avec forme, au travers de la multitude des divinités (Sagouna Brahman).

 

« Si dans la Multitude nous poursuivons avec insistance l'Un, c'est pour revenir avec la bénédiction et la révélation de l'Un se confirmant dans le Multiple. »

— Shrî Aurobindo

 

Depuis Georges Dumézil qui a mis en lumière la fonction triadique dans les civilisations Indo-Européennes, unparallèle formel entre la trimurti et la trinité chrétienne peut être établi (ce qui n'induit pas un rapprochement théologique entre les traditions chrétiennes et hindoues) : en effet, en Inde, on représente la divinité comme triple, on appelle ce principe la trimurti dans le panthéon hindou : BrahmaVishnu et Shiva, sont trois aspects du divin. Brahma désigne symboliquement le créateur, Vishnu représente le conservateur et Shiva représente le destructeur dans le cycle de l'existence. Cette triple Nature se rapprocherait de l'énoncé de l'européen médiéval : spiritusanimacorpus.

 

(On prendra garde à ne pas confondre Brahman, l’être suprême et la source ultime de toute énergie divine, etBrahma, le créateur du monde).

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

[1] Extrait d’el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (voir 4/405- 501 et 5/5-56 avec certaines modifications).

IBN TAÏMIYA ET LA MARIOLATRIE (1/3)

IBN TAÏMIYA ET LA MARIOLATRIE (2/3)

Autre remarque

 

Ibn Taïmiya souligne :

 

Il y a trois étapes pour avoir accès aux « Écritures saintes » :

Premièrement : il faut prouver l’affiliation des textes aux différents prophètes.

Deuxièmement : la traduction doit être fidèle que ce soit en arabe ou dans la langue des personnes intéressées comme le Romain et le syriaque. Il faut savoir que Moïse, David, Jésus, et les prophètes des tribus d’Israël en général parlaient l’Hébreu. Prétendre que le Messie était d’origine syriaque ou romaine, c’est commettre une erreur.

Troisièmement : il faut veiller à la bonne interprétation du texte à traduire et à sa bonne compréhension.[1]

 

En définitive, les gens du Livre (Juifs et chrétiens) s’accordent à dire avec les musulmans que les écritures anciennes ont été en partie falsifiées soit délibérément soit en raison des erreurs de traduction dans l’explication des mots, leur exégèse, et leur interprétation.

 

Quiconque veut prétendre que Mohammed (r) contredit les écritures doit se soumettre à deux prémices :

  • La première : il faut confirmer l’affiliation du texte avec le prophète en question (celui dont il est prétendu qu’il est en désaccord avec le Messager).

  • La deuxième : consiste à en détecter les sens. Quiconque veut se référer à un prophète quelconque doit nécessairement vérifier la validité de ses deux prémices : l’énoncé du texte et sa chaîne de transmission.[2]

 

La preuve pour la religion chrétienne

 

Voici une partie de la lettre-préface de « saint » Jérôme (m. 420), adressée au pape Damase (m. 384), qui lui avait demandé de remanier tous les textes des Évangiles en cours pour former un livre de base, qui sera seul officiellement en cours depuis, ayant pour nom, la Vulgate :


" Vous voulez qu'avec les matériaux d'un ancien ouvrage j'en refasse un nouveau ; que je me pose comme arbitre dans l'examen des textes de l'Écriture répandus dans le monde ; vous voulez, en un mot, que j'explique les variantes qu'on y trouve, et que je signale ses passages concordants avec la version grecque la plus authentique. C'est une pieuse entreprise, mais une présomption dangereuse que de s'établir juge des autres, quand soi-même on doit avoir pour juge l'opinion générale ; que de prétendre changer la langue des vieillards, ramener le monde, déjà vieux, au bégaiement de l'enfance. En effet, quel est l'homme de nos jours, savant ou non savant, qui, se décidant à prendre en main notre ouvrage, et voyant discréditer le texte dont il se sert habituellement et dans lequel il a appris à lire, ne se récrie aussitôt, et ne me traite de faussaire, de sacrilège, dont l'audace impie n'a point reculé devant des additions, des changements et des corrections à des textes consacrés par le temps ?


Contre de semblables reproches une double consolation m'est offerte ; la première, c'est que cette mission m'a été confiée par vous ; la seconde, c'est que, d'après le témoignage même de ceux qui nous attaquent, il ne pourrait y avoir de vérité complète dans les ouvrages où on ne peut signaler des variantes. En effet, si nos adversaires pensent que les exemplaires latins sont dignes de confiance, qu'ils désignent lesquels ; car il existe presque autant d'originaux que d'exemplaires. S'ils pensent, au contraire, que la vérité ne saurait être découverte que par la comparaison des différents textes , pourquoi trouvent-ils mauvais que j'aie la prétention de corriger, tout en remontant aux sources grecques, les parties du texte qui ont été ou mal comprises par des interprètes ignorants, ou tronquées, dans de mauvaises intentions, par des correcteurs inhabiles et présomptueux, ou surchargées d'additions et altérées par de paresseux copistes ? "

 

(L’original du texte se trouve à la bibliothèque National de France, François Mitterrand, à Paris, sous le titre : Sanctii Eusebii Hieronymi).

 

Dernière remarque

 

Ibn Taïmiya explique qu’Hélène, la mère de l’Empereur Constantin, qui convoqua le concile de Nicée, était originaire de Harrân, l’ancienne cité des sabéens. Les savants et les moines chrétiens se sont rendus compte que les Romains et les Grecs n’allaient pas se détacher facilement du paganisme. C'est pourquoi ils leur ont concocté une religion à mi-chemin entre celle des prophètes et celle des païens.[3]

 

Le « symbole » des chrétiens n’est pas conforme au discours de Jésus ni à celui des prophètes en général ; ces derniers ont plutôt innové un crédo qui ne figure pas dans la Révélation. Ni le Messie ni aucun autre prophète n’a jamais attribué aucune hypostase à Dieu qui serait au nombre de trois ou plus. Les prophètes n’ont jamais avancé qu’Allah avait trois Attributs et ils n’ont jamais donné le nom de « fils » ou de « père » au moindre de Ses Attributs ; ils n’ont jamais affirmé que la Vie du Seigneur pouvait s’appeler l’ « Esprit » ou que Dieu avait un fils ; il n’a jamais été question dans leur discours d’un « Vrai Dieu » venu d’un « Vrai Dieu » d’une même substance que le Père, qui serait créateur au même titre que le Créateur, etc.

 

Il n’est pas question dans les « Écritures saintes» que Dieu soit à la fois le Père, le fils et le Saint-Esprit qui aurait tout autant que le fils des pouvoirs divins, ni d’hypostase (terme qu’ils ont emprunté aux Romains) du nom de Jésus ou du Saint-Esprit. Le Seigneur n’a pas non plus engendré l’un de Ses Attributs qui serait à la fois engendré et prééternel, et Il ne s’est pas incarné en la personne d’un être humain.[4]

 

Certains évêques ont innové un crédo qui s’oppose tant aux Textes sacrés qu’à la raison saine. C'est pourquoi ils pourront vainement dire le Jour de la Résurrection : (Si nous avions écouté et réfléchi, nous ne serions pas parmi les gens du Feu).[5] Ils se réfèrent tout au plus à l’Évangile de Mathieu qui est le seul à rapporter, les paroles suivantes du Christ : « Baptisez les hommes au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. »[6] Si Jésus est vraiment l’auteur de ces paroles, leur sens n’a rien à voir avec celui que les chrétiens lui prêtent. Le fils prend ici le sens d’élu et de bien-aimé parmi les humains. D’autres versets utilisent le même terme en parlant de Jacob ou des apôtres. Quant au Saint-Esprit, il s’agit de l’Ange Gabriel ou du « souffle » qu’Allah insuffle à Ses Prophètes en vue de les guider et de les seconder comme celui qui est descendu sur David,[7]les Apôtres, ou encore sur les « saints ». Dans ce cas, si le Fils et le Saint-Esprit étaient des Attributs, cela reviendrait à dire que Dieu se serait incarné dans certaines créatures comme Il l’aurait fait pour Jésus. En outre, la Thora proclame que les tribus d’Israël sont les enfants et les aînés de Dieu,[8] et elle dit la même chose pour David.[9] Jésus lui-même déclare au sujet des apôtres : « je monte vers mon Père qui est votre Père et mon Dieu qui est votre Dieu. »[10] Il leur a ordonné de dire également au cours de leur prière : « Notre Père qui es aux cieux. »[11] Cela signifie-t-il pour autant que les prophètes, les apôtres, les enfants d’Israël et les « saints » soient des idoles ?

 

Qu’ils le veuillent ou non, les chrétiens reconnaissent trois divinités. Il suffit de se représenter la trinité pour constater qu’elle est complètement aberrante sans avoir recours à aucun argument pour la réfuter tant celle-ci est contraire à la raison. Est-il la peine de prouver que « un » ne fait pas « trois » et inversement ? Les opposés ne peuvent rationnellement se réunir, c’est comme vouloir prouver qu’une chose est à la fois existante et inexistante, ce qui est impossible. S’ils s’étaient contentés de dire que Dieu avait plusieurs Attributs, la plupart des tendances musulmanes le leur auraient accordé, bien qu’il reste le problème de les restreindre à trois. Dans l’hypothèse même où la Trinité serait rationnellement possible, ils n’auraient pas le droit d’y adhérer en se référant à un Texte ambigu au dépens des multiples autres Textes qui eux sont formels au sujet de l’Unicité. En revanche, s’ils établissent la divinité de Jésus sous prétexte que certains passages de l’Évangile le surnomment dieu ou en raison des miracles dont il fut l’auteur, il n’est pas en cela différent de Moïse que la Thora désigne comme le dieu de Aaron et de Pharaon et qui fit des miracles bien plus grandioses que ceux de leur prétendu dieu.

 

Par ailleurs, leur crédo les fait sombrer dans des difficultés imparables comme pour la question d’engendrer une chose qui provient automatiquement de deux entités distinctes. Venant d’une seule entité, il n’est pas question d’engendrement et il est encore moins pertinent d’avancer que Dieu a engendré l’un de Ses Attributs dans l’hypothèse où Jésus compterait parmi Ses Attributs, surtout en ce qui concerne les Attributs « intrinsèques » (ou essentiel) comme la Vie et le Savoir ; cela consisterait à dire par exemple qu’Il aurait engendré Son Savoir ou Sa vie ; ce qui n’a aucun sens pour toute personne sensée affiliée à n’importe quelle confession.

 

Il serait insensé de dire par exemple que le ciel engendre ses dimensions ou sa couleur, que le soleil engendre sa chaleur, que le feu engendre sa lueur, etc. bien qu’il soit possible de dire que le soleil engendre les rayons qui reflètent sur la terre étant donné que ces derniers proviennent de deux origines différentes. Aucune langue du monde, aucune religion céleste, et aucune raison n’utilisent le terme engendrer pour désigner une chose qui résulte d’elle-même. Pour sortir de cette impasse, ils ne leur reste qu’à dire que Marie est la compagne de Dieu ; certains extrémistes l’ont d’ailleurs fait et sont même allés plus loin en lui concédant la divinité et en l’appelant « Mère de Dieu ! »

 

C'est pourquoi les sectes chrétiennes se maudissent les unes les autres ; les adeptes du symbole maudissent les ariens qui à leur tour les maudissent, et les trois tendances et autres qui adhèrent aux symboles se maudissent les unes les autres. Les Melkites et les Jacobins maudissent ceux qui prétendent que Marie n’a pas engendré Dieu ; ils prétendent qu’elle a engendré à la fois une nature humaine et une nature divine. Au même moment, ces mêmes Melkites s’associent aux Nestoriens pour maudire ceux qui allèguent que cette fusion formerait une seule substance, aurait une seule nature et serait dotée d’une volonté unique.[12] C’est exactement cette haine dont nous parle le Coran : [Ils oublièrent alors une partie du rappel, et Nous attisâmes entre eux la haine et l’animosité jusqu’au Jour de la résurrection].[13]

 

À suivre…

 

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

 

[1] Voir: El jawâb e-sahîh li man baddala din el Masîh (1/137,138).

[2] El jawâb e-sahîh li man baddala din el Masîh (5/124,125).

[3] Voir : e-rad ‘alâ el muntiqyîn (p. 335).

[4] Voir Les actes des Apôtres ; 17-23, 25

[5] Le royaume ; 10

[6] Mathieu; 28.19

[7] Les Psaumes ; 51-12, 14

[8] L’exode ; 4-22

[9] Les Psaumes ; 2

[10] Jean ; 20-17

[11] Mathieu ; 6-9

[12] Extrait d’El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (voir 4/405- 501 et 5/5-56 avec certaines modifications).

[13] Le repas céleste ; 14

IBN TAÏMIYA ET LA MARIOLATRIE (3/3)

L’avant concile de Nicée

 

Le conflit sur la nature de Jésus commença, en réalité, bien avant le concile œcuménique qui se tint à Nicée, de la fin mai au 25 juillet 325, et qui eut pour objectif principal de définir l'orthodoxie de la foi, suite à la controverse soulevée par Arius.

 

Extrait

 

Dans les années 272-273, l'Église le priera même d'arbitrer "l'affaire Paul de Samosate",[1] qui divisait depuis de longues années la communauté chrétienne d'Antioche.
Rappelons les faits :


Devenu évêque d'Antioche en 260, au lendemain de la cuisante défaite de l'empereur Valérien face aux Perses, ce Paul, originaire de Samosate (auj. Samsat en Turquie) s'était bien vite attiré la haine d'une grande partie de ses ouailles. En effet, l'évêque d'Antioche était devenu le ministre des finances (ducenarius) des souverains de Palmyre et profitait outrageusement de cette double casquette pour remplir sa cassette privée au détriment de ses frères en Christ. De plus, il avait introduit dans la célébration de la Sainte Eucharistie de bizarres coutumes orientales : tandis que lui, juché sur un trône doré, se bidonnait bruyamment en écoutant les Saintes Écritures, il incitait le public à applaudir et à agiter des mouchoirs en signe de joie. Comme au théâtre !… Et que dire de sa vie privée ! Il entretenait trois concubines dans son palais épiscopal et emmenait partout avec lui deux autres jolies jeunes femmes, roses et rondes, qui partageaient aussi bien ses loisirs que sa couche !

Pourtant, poursuivaient ses détracteurs, horrifiés, là n'était pas le plus grave. Le vrai gros problème c'était la doctrine hérétique et blasphématoire que prêchait l'indigne évêque. Il avait ordonné de ne plus chanter les psaumes en l'honneur de Jésus-Christ. Ce n'étaient là, disait-il, que "des œuvres modernes, créées par des hommes modernes". À la place de ces hymnes, il faisait interpréter des chants de son cru, où il prétendait que le Fils de Dieu n'était pas descendu du Ciel ! "Jésus est d'ici-bas !" proclamait-il à tout venant.


Il faut évidemment prendre toutes ses accusations avec une certaine réserve.
Aux yeux des fidèles et des autres prêtres d'Antioche, le grand tort de leur évêque c'était surtout d'être un défenseur du christianisme mésopotamien. Paul, en effet, s'opposait violemment aux innovations philosophiques de l'Église grecque d'Alexandrie, fort à la mode depuis que le savant théologien Origène avait interprété allégoriquement bien des passages de l'Ancien Testament et des Évangiles. Depuis, un fossé immense s'était creusé entre ces Chrétiens hellénisants qui, conformément aux innovations théologiques d'Origène et de ses disciples, considéraient le Christ comme une émanation de la parole divine, comme un Dieu fils de Dieu, et ces vieux croyants araméens, fidèles au message originel du christianisme, et qui ne voyaient en Jésus qu'un homme… un homme illustre et doué de pouvoirs surnaturels, certes, mais rien qu'un homme !



Paul de Samosate s'attira donc la réprobation, de jour en jour plus virulente, de tous ces prêtres intellectuels. Ceux-ci dénoncèrent leur évêque aux autres Églises chrétiennes d'Orient ainsi qu'au pape de Rome. Aussi, dès 261, la crème de l'épiscopat oriental se réunissait à Antioche pour juger l'évêque de cette métropole. Mais tant étaient vives les tensions au sein de ce concile que Paul de Samosate ne put être condamné qu'en 268. Pas moins de sept longues années de disputes passionnées et d'empoignades pour que les Pères conciliaires se mettent enfin d'accord pour excommunier Paul de Samosate ! Ils le sommèrent de quitter le palais épiscopal et de laisser la place à l'évêque qu'ils avaient nommé à sa place, un certain Domnus.


Autant souffler dans une contrebasse ! La décision du concile resta lettre morte : Paul de Samosate disposait de trop puissants protecteurs, en l'occurrence des souverains de Palmyre, désormais maîtres de tout l'Orient romain, pour que quiconque ose toucher un seul cheveu de son crâne.


La situation n'évolua qu'avec la défaite de Zénobie et l'écroulement du royaume de Palmyre (272). Cependant, et contrairement à ce que l'on aurait pu croire, la défaite totale de la soi-disant héritière de Cléopâtre n'avait pas, dans un premier temps, fondamentalement modifié les données du problème : malgré la chute de sa protectrice et sa condamnation lors du concile de 268, l'ancien ministre des finances de la reine de Palmyre refusait toujours de céder l'église d'Antioche à Domnus. Plus que jamais, Paul de Samosate, l'évêque destitué, flanqué de sa clique de partisans syriens et de ses jolies concubines, se pavanait dans son magnifique palais épiscopal, au grand dam des tenants de l'orthodoxie et des moralistes rigoureux.

De guerre lasse, les adversaires de Paul furent donc bien obligés de recourir au jugement de l'empereur Aurélien, qui, par parenthèse, dut être quelque peu surpris d'avoir à intervenir dans cette querelle purement christo-chrétienne. Mais quel que fût l'étonnement du souverain romain, le stratagème des ennemis de l'évêque destitué était fort habile car, en plaçant l'affaire entre les mains d'Aurélien, ils choisissaient aussi le moins impartial des juges. En effet, l'empereur pouvait-il légitimement hésiter une seule seconde entre les deux protagonistes ? Pouvait-il envisager sérieusement de confirmer dans ses fonctions ce Paul, l'un des serviteurs les plus zélés de son ancienne ennemie ? Certainement pas.


Et pourtant l'empereur répugna à trancher lui-même la question. Ces disputes pour des subtilités dogmatiques inaccessibles à la saine raison excédaient sans doute au plus haut point ce militaire réaliste et pointilleux… Quant à lui, il n'avait certainement aucun doute sur la nature purement humaine de ce Christ crucifié - de façon fort peu réglementaire d'ailleurs - sous le règne de son prédécesseur Tibère ! Ayant mûrement réfléchi, l'empereur Aurélien ordonna donc sagement, qu'en dernier recours, l'évêché catholique d'Antioche fût remis "à celui-là à qui les évêques de l'Italie et de la ville de Rome en décideraient" (Eusèbe de Césarée, Hist. Ecclés., VII, 30). Bref, que le pape Félix et ses amis se dépatouillent, lui se conterait de rendre leur décision exécutoire !


En rendant ce jugement apparemment respectueux du libre arbitre du pape, Aurélien savait toutefois fort bien que Félix, évêque de la capitale de l'Empire, n'oserait jamais prendre le parti d'un ancien ennemi de l'Empire tel que Paul de Samosate. Le pape, qui connaissait bien son Aurélien, homme cruel et de courte patience, se doutait que s'il choisissait le mauvais cheval, il lui en cuirait, à lui et à la communauté dont il avait la charge ! Le pape Félix et ses évêques italiens confièrent donc, tout naturellement, les rênes de l'Église d'Antioche à Domnus, le prélat désigné par le concile. Quant à Paul de Samosate, l'évêque déchu, il tomba dans les oubliettes de l'histoire : personne ne sait ce qu'il advint de lui.

 

http://www.empereurs-romains.net/emp40.htm#pau

 

Pour de plus amples informations :

 

http://eglise1piege.unblog.fr/2011/10/26/les-arguments-de-paul-de-samosate-contre-la-divinite-de-jesus-dapres-eusebe/


http://www.empereurs-romains.net/emp38.09.htm#paul


http://www.arte.tv/fr/corpus-christi...C=3454620.html

 

Notons, enfin, que depuis le 2ème siècle, les auteurs chrétiens tels Clément d'Alexandrie ou Origènes'intéressent au platonisme de façon à adapter le christianisme au monde gréco-latin. Origène (m. 253), l'un des premiers Pères de l'Église, est à l'origine de la Lectio divina, fondée sur l'interprétation selon les quatre sens des Écritures.

Les quatre sens sont les suivants :

  • historique,

  • allégorique,

  • tropologique,

  • et anagogique.

 

 

 

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

 

[1] Paul de Samosate a été excommunié par l'Église pour avoir proclamé après avoir médité sur la Création que Issa n'était ni une divinité ni le fils d'une divinité et que seul Dieu pouvait être à l'origine de la Création des cieux et de la terre et non un mortel. Les partisans de Paul ont été surnommés les Pauliniens (à ne pas confondre avec d'autres Pauliniens partisans d'autres Paul comme Paul de Tarse par exemple), mais ils ont quasiment tous disparu environ un siècle après sa mort. Son argumentaire contre la divinité d’Issa nous est essentiellement parvenu d’Eusébe de Césarée. Il ne faut toutefois pas accorder de crédit à la réputation licencieuse que certains de ses détracteurs lui ont taillée, car infondée ; c'était uniquement pour le discréditer lui et ses théories.

Arius n’était que le successeur de Paul de Samosate du fait de leur "hérésie ".

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