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DEUX RAK'A APRES LA PRIERE DE AL-ASR

 

D’apres ‘Âicha (رضى الله عنها) :

كان لا يدع ركعتين قبل الفجر، وركعتين بعد العصر

 

« Le Prophète (صلى الله عليه وسلم) ne délaissait pas deux Rak'a avant la prière du Fajr (matin) et
deux après la prière de al-Asr. »

 

Source: Musannaf d'Ibn Abi Chaybah (2/352), as-Sahîha (2920)

Voir : Sahîh al-Boukhârî (592-593)

 

 

 

Oum Salamah (رضى الله عنها) rapporte :

 

وَعَنْ أُمِّ سَلَمَةَ -رَضِيَ اللهُ عَنْهَا- قَالَتْ: صَلَّى رَسُوْلُ اللهِ - صلى الله عليه وسلم - الْعَصْرَ، ثُمَّ دَخَلَ بَيْتِي فَصَلَّى رَكْعَتَيْنِ، فَسَأَلْتُهُ؟ فَقَالَ: "شُغِلْتُ عَنْ رَكْعَتَيْنِ بَعْدَ الظُّهْرِ، فَصَلَّيْتُهُمَا الآنَ، فَقُلْتُ: أفَنَقْضِيْهِمَا إذَا فَاتَتَا؟ قَالَ : لاَ

 

« Après avoir accompli la prière du ‘Asr, le Messager d’Allah (ﷺ) entra chez moi et accomplit deux unités de prière.

Je l’interrogeai à ce sujet et il répondit : « On m’a retenu, si bien que je n’ai pu accomplir les deux unités de prières

après Dhohr, donc je les ai accomplies maintenant. » Je lui demandai :

« Devons-nous les rattraper si nous les avons ratées ? » Il répondit : « Non. »

 

 

Source: Abû Dâwud (1273) ; Ahmad (6/293) : authentifé par Ibn Rajab ; Ibn Bâz ; al-Albânî et d'autres

 

 

 

POINTS BENEFIQUES :

 

Il a été rapporté par Ibn Abi Chayba qu’un certain nombre de Salafs priaient ces deux rak’at après la prière d’al-’Asr. 

Parmi lesquels Abou Bourda Ibnou Abi Moussa, et Abou Acha’athaï, et ’Amrou Ben Maïmoun, et Al Aswad Ibnou Yazid et Abou Waïl.

Rapporté selon eux avec un isnad (une chaîne de rapporteur) authentique, et parmi eux Mouhammad Ibnou Al Mountachar et Masrouq, comme il a été cité précédemment.

 

Quand au fait que ’Omar (رضى الله عنه) frappait celui qui les faisait, c’est un ijtihad (effort intellectuel) personnel de ’Omar  (رضى الله عنه)  basé sur le fait de fermer la porte à l’interdit et cela on le comprend deux versions qu’a rapporté al-Hâfidh Ibn Hajar dans al-Fath (65/2).

 

L’une d’entre les deux dans « Moussanaf Abderrazaq » (431/2-432), « Mousnad Ahmad » (155/4) et At-Tabarani (260/5). Et Al i’Ithami l’a rendu Hassan (223/2).

Et l’autre chez Ahmad (102/4) aussi, et At-Tabarani dans « Al-Ma’djamou Al-Kebir » (58/2-59) et « Al-Awsat » (au numéro 8848).

 

J’ai trouvé une troisième version qui consolide la première qui est la version rapportée de Israïl selon Al-Mouqadami Ibni Choureyh, selon son père qui a dit : 

« J’ai questionné ’Aïcha -qu’Allah l’agrée- sur la prière du Prophète -Prières et bénédiction d'Allah sur lui-, comment il priait ? » Elle dit : « Il priait al-’Adjir (al-Dhoor) et il priait deux rak’at. Puis il priait al-’Asr et il priait deux rak’at. » Je lui dis : « Mais ’Omar -qu’Allah l’agrée- frappait ce qui les faisait et leur interdisait de les faire ? » Elle dit : « ’Omar -qu’Allah l’agrée- les faisait. Et il savait que le Prophète -Prières et bénédiction d'Allah sur lui- les priait. Mais ton peuple est une communauté de pratiquant. Ils faisaient al-Dhoor et ils enchaînaient des prières jusqu’à al-’Asr. Ils faisaient al-’Asr et enchaînaient des prières jusqu’à al-Maghreb. Et ’Omar -qu’Allah l’agrée- les a frappés et il a bien fait. » 

(Rapporté par Abou Al Abbas Al Sarradj dans son Mousnad 1/132) 

 

Sa chaîne de transmission est authentique et c’est une preuve qui renforce les deux textes précédemment cités et cela explique l’interdiction de ’Omar : ce n’est pas pour les deux rak’at en elle même, mais par crainte que les gens prient après et continuent jusqu’à l’heure de l’interdiction qui est le jaunissement du soleil [environ 45 minutes après le début de l’heure de la prière d’al-’Asr. Le traducteur.] Et ce temps est celui qui est indiqué comme l’interdiction de prier après al-’Asr qui ont été cité précédemment sous les hadiths numéro 314 et 200.

 

Et en résumé de tout ce qu’on a dit, les deux rak’at après la prière de al-’Asr sont sounnah si elles sont faites avec al-’Asr, avant le jaunissement du soleil. Et le fait que ’Omar -qu’Allah l’agrée- ait frappé les gens était un idjtihad avec lequel certains compagnons étaient d’accord et d’autres non, comme c’est le cas de ’Aïcha -qu’Allah l’agrée-. Et chacun des deux parties ont leurs partisans. 

On est donc obligé de revenir à la sounnah qui a été rapporté authentiquement dans la version de ’Aïcha -qu’Allah l’agrée- sans qu’il n’y ait de preuve qui s’y oppose, si ce n’est les textes généraux qui ont interdit la prière de manière spécifique rapporté par ’Ali et Anas. 

 

Et apparemment, c’est aussi le madhab de Ibn ’Omar -qu’Allah l’agrée- , comme rapporte Al-Boukhari (589) :

« Je prie comme j’ai vu mes compagnons prier. Je n’empêche aucune personne de prier comme bon lui semble, de nuit ou de jour. Cependant, ne cherchez pas à accomplir la prière pendant le lever ou le coucher du soleil. »

Et c’est aussi le Madhab de Abi Ayoub Al-Anssari -qu’Allah l’agrée- . 

 

Abderrazaq a rapporté avec un bon isnad (« Moussanaf » 433/2) de Ibn Taouss de son père :

« Aba Ayoub Al-Anssari priait deux rak’at après al-’Asr avant le califat de ’Omar -qu’Allah l’agrée-. Quand ’Omar -qu’Allah l’agrée- fut calife, il les délaissa. Quand ’Omar -qu’Allah l’agrée- décéda, il les repris. On lui dit : « Qu’est ce que cela ? » Il dit : « ’Omar -qu’Allah l’agrée- frappait les gens pour cela. » Ibn Taouss dit : « Et mon père ne les laissait jamais. » 

 

Et cela, on doit le rappeler à Ahlou Sounnah qui sont soucieux de faire revivre la Sounnah et d’éradiquer la bida’a, de faire ces deux rak’at après al-’Asr à son heure légiférée, selon les paroles du Prophète -Prières et bénédiction d'Allah sur lui- : 

« Celui qui institue en Islam une bonne Sounnah, a sa récompense et celle de tous ceux qui agissent selon elle après lui, sans que cela diminue rien de leur propre salaire… » 

 

 

Source: نظم الفرائد مما في سلسلتي الألباني 402-403

 

 

COMPLEMENT :

 

L'Imâm Ibn Kathir :

 

« {...} Un jour, n'ayant pu accomplir les deux rak'ah qu'il avait l'habitude de prier après le Dhor,  le Messager d'Allah (صلى الله عليه وسلم) les effectua après la priere du 'Asr. Par la suite, il accomplira assidûment ces deux rak'ah après le 'Asr,  comme l'indique un Hadîth dans le Sahih Muslim. Or, cette démarche constitue une particularité du Prophète, c'est en tout cas le mieux fondé des deux avis émie à ce sujet par les tenants de notre école. Certains en revanche affirme que quiconque, comme lui, accompli ces deux rak'ah de manière assidue,  est en droit de les effectuer après le 'Asr [s'il n'a pas pu faire après le Dhor]. Mais Allah Ta'âla en est mieux informer que quiconque. » 

 

Source: « La biographie de Muhammad (صلى الله عليه وسلم) le Prophète de l'Islam »  au édition Dar al Muslim

 

 

 

 

Cheikh ar-Râjihî a dit concernant le Hadîth de Oum Salamah : « Le hadith indique que le fait de rattraper la prière surérogatoire liée au Dhuhr après le ‘Asr est spécifique au Prophète (ﷺ). Il indique également qu’on ne rattrape pas les prières surrérogatoires lorsque leur temps est passé. Aussi, les Textes qui montrent que le Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) accomplissait continuellement deux unités de prières après le ‘Asr sont à comprendre comme étant spécifiques au Prophète (ﷺ). »

 

Source : al-Ifhâm (1/100)

 

 

Cheikh al-Albânî a dit concernant le Hadîth de Oum Salamah : « 

 

« Il faut mentionner, brièvement, que l’interdiction du fait d’accomplir deux unités de prière après le ‘Asr ne fait pas l’unanimité entre les savants, en raison des très nombreux Textes rapportés à ce sujet, parmi lesquels ce que rapporte ‘A’isha : « Pas un jour n’est passé sans que le Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) n’accomplisse deux unités de prière après le ‘Asr. »³ et ce qui montre que cela n’était pas spécifique au Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) est que de nombreux Compagnons (qu’Allah les agréent) l’ont imité en cela. Zayd Ibn Khâlid Al-Juhanî rapporte : « Alors que ‘Umar Ibn Al-Khattâb était Calife, il me vit accomplir deux unités de prière après le ‘Asr, il vient vers moi et me frappa alors que je priais. A la fin de la prière, je vins le trouver et dit : « Frappe, ô Commandeur des croyants, car par Allah je ne les  abandonnerai jamais après avoir vu le Messager d’Allah (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) les accomplir. » ‘Umar vint s’asseoir près de moi et me dit : « O Zayd ! Si je ne craignais pas que les gens en fassent un moyen de prier jusqu’à la nuit, je n’aurais jamais frappé pour cela. »⁴ Aussi, Al-Miqdâm Ibn Sharih rapporte de son père : « J’ai interrogé ‘A’ishah (qu’Allah l’agrée) sur la manière dont le Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) priait, et elle me dit : « Il accomplissait la prière du midi puis deux unités de prière (surérogatoires), puis il priait le ‘Asr et ensuite deux unités de prière. » Je dis : « ‘Umar frappait pour cela. Elle répondit : « ‘Umar lui-même les accomplissait, et il savait que le Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) les accomplissait mais ton peuple, les gens du Yémen, exagérez : ils accomplissent le Dhuhr puis prient jusqu’au ‘Asr, ensuite ils accomplissent le ‘Asr puis prient jusqu’au Maghrib. C’est pourquoi ‘Umar les a frappés, et il a bien fait. »

 

Il dit aussi : « Cela montre que ‘Umar n’a pas réprouvé le fait qu’elles soient légiférées, mais il a uniquement appliqué un principe de précaution, de peur que cela ne les amène jusqu’au temps d’interdiction qu’est le coucher du soleil. »⁵

 

Il dit également : « Parmi les erreurs détestables que l’on trouve dans les livres de Fiqh : l’interdiction de ces deux unités de prière et l’absence de leur mention parmi les prières surérogatoires légiférées, alors qu’elles sont authentifiées, que le Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui) les accomplissait continuellement au même titre que les deux unités de prière avant le Fajr, et qu’il n’y a aucune preuve de leur abrogation ou spécification au Prophète (que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur lui). Comment pourrait-il en être ainsi, alors que ceux qui les connaissent le mieux, la Mère des Croyants ‘A’isha (qu’Allah l’agrée) ainsi que ceux qui ont été du même avis parmi les Compagnons et les pieux prédécesseurs, les accomplissaient continuellement comme il a précédé. Les Textes interdisant de manière globale la prière après le ‘Asr, sont spécifiés par d’autres hadiths authentiques qui indiquent clairement la permission de prier avant que le soleil ne pâlisse, parmi lesquels le hadith rapporté par ‘Alî : « Ne priez pas après le ‘Asr, sauf si le soleil est encore haut dans le ciel. »⁶ »⁷

 

³ Sahîh Abû Dâwud (1279)

⁴ As-Sahîhah (7/1428)

⁵ As-Sahîhah (3488)

⁶ As-Sahîhah (200)

⁷ As-Sahîhah (3174)

 

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